COVID19 – Retrouvez ici nos éléments d’analyse au 2 juin 2020 Confrontés à une crise exceptionnelle, qui évolue rapidement, nous vous proposons de partager nos éléments d’analyse. La note est divisée en trois chapitres : épidémie, économie et marchés. Ces chapitres sont eux-mêmes séparés en trois parties :
- un état des lieux qui résume notre vision des choses;
- notre grille d’analyse qui précise ce que nous surveillons;
- les éléments récents qui sont en gras pour être identifiés plus rapidement.
ÉPIDÉMIE État des lieux Après plus de trois mois d’épidémie, force est de constater que le covid-19 reste une maladie très mal connue et que nombre de questions demeurent non résolues : que vaut le taux de reproduction du virus (R0) ? Cette notion a-t-elle vraiment du sens puisqu’elle n’est pas intrinsèque au virus mais semble dépendre des pays et d’autres facteurs ? Quel est l’impact du climat sur le virus ? Est-il saisonnier ? Quelle est la part de la population naturellement protégée ? Pourquoi existe t-il de telles disparités entre pays ? Faute de réponses claires à ces questions, il nous semble essentiel de nous concentrer sur le comportement factuel de l’épidémie, pour évaluer sa trajectoire et ses implications.
Les premières études sérologiques ont permis de montrer que la létalité du covid-19 est plus faible qu’estimée initialement : entre 0,35% et 0,90% contre des chiffrages à plus de 3% il y a deux mois. La très faible létalité chez les personnes jeunes et non atteintes de maladie chronique est maintenant bien établie. L’immunité de groupe, qu’on estime atteinte quand environ 70% de la population est protégée, paraît hors de portée à court terme. Aucun pays ni ville pour lesquels des estimations sont disponibles n’ont atteint la moitié de ce niveau. Certains traitements sont porteurs d’espoir (remdesivir, plasma thérapeutique…) mais aucun ne semble pouvoir changer radicalement la donne, en particulier faire baisser le nombre d’hospitalisation pour éviter une saturation des capacités. Plusieurs projets de vaccin semblent prometteurs mais même les scénarios les plus optimistes ne prévoient rien de disponible avant la toute fin 2020.
Si certains pays émergents sont parvenus à endiguer l’épidémie, comme la Chine et la Corée du Sud, la situation continue de se dégrader dans nombre d’entre eux (Inde, Brésil, Russie…). En revanche, la plupart des pays développés ont réussi à infléchir la courbe de l’épidémie, même si cette amélioration aura nécessité plus de temps et davantage de mesures restrictives que ce que l’expérience sud-coréenne laissait espérer. La baisse régulière des nombres de nouveaux cas et de nouveaux décès permet dans ces pays de commencer à alléger les mesures de confinement.
Cette étape est une bonne nouvelle. Prolonger le confinement ce serait non seulement augmenter l’impact direct négatif sur l’économie mais ce serait aussi prendre le risque d’ancrer durablement chez les agents économiques des comportements de peur. C’est donc en particulier sur le déconfinement, et sa pérennité, que se concentre maintenant notre attention.