Les syndicats de LFoundry ont lancé vendredi, à l'issue d'un comité d'entreprise, un appel à l'Etat, déplorant l'absence de financement du délai supplémentaire de trois mois accordé à l'entreprise de semi-conducteurs, placée en liquidation judiciaire.Le ministre du Redressement productif "Arnaud Montebourg s'est vanté d'avoir obtenu un sursis, mais il y a un problème de financement et là-dessus le gouvernement n'a rien proposé", a déclaré à l'AFP Alain Botel, délégué Sud de cette société de Rousset (Bouches-du-Rhône) qui emploie 613 salariés."L'Etat s'est engagé, il faut qu'il respecte ses engagements ou alors c'était juste un effet d'annonce pour redorer son blason", a-t-il ajouté après avoir rencontré le liquidateur Me Stéphane Gorrias.Même inquiétude du côté de la CFDT. "Nous n'avons pas d'argent pour tenir trois mois. Il nous faudrait 4,5 millions pour maintenir l'usine en sommeil, et on n'en a qu'un", détaille le représentant syndical Jean-Yves Guerrini, qui évoque "un gâchis industriel".Un prochain comité d'entreprise se tiendra le 6 janvier pour désigner les salariés chargés d'entretenir le site (entre 17 et 40 personnes, selon M. Guerrini) dans l'attente d'un éventuel repreneur. Les autres recevront leur lettre de licenciement à compter de la mi-janvier.D'ici le CE, "l'usine est à l'abandon, donc des bénévoles vont assurer la garde de ce site qui contient des matières dangereuses, c'est d'une irresponsabilité totale!", a dénoncé M. Guerrini.Le délai de trois mois doit être mis à profit pour confirmer la manifestation d'intérêt présentée le 19 décembre dernier en séance au tribunal par une entreprise californienne de micro-électronique, dirigée par un patron français. D'autres repreneurs potentiels pourraient également se manifester durant cette période.Les salariés de cette entreprise créée en 1985, qui n'a cessé d'accumuler les difficultés depuis son rachat en 2010 par le groupe allemand LFoundry, ont prévu de manifester lundi matin devant le consulat de l'Allemagne à Marseille. Ils accusent leur employeur, visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour abus de biens sociaux, d'avoir fait disparaître 20 millions d'euros des comptes de la société.