par Juliette Rouillon
PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en léger recul jeudi et les Bourses européennes sont également orientées en baisse, à l'exception de l'Italie, à mi-séance, dans l'incertitude sur les prochaines baisses de taux après les "minutes" de la Réserve fédérale (Fed) et avant celle de la Banque centrale européenne (BCE).
Des enquêtes PMI sur l'activité en zone euro meilleures que prévu en août ont limité les pertes sur les actions au détriment des obligations souveraines. Mais malgré une croissance de l'activité en zone euro en légère amélioration, les perspectives restent faibles et le secteur privé en Allemagne a continué de souffrir, laissant présager une poursuite de la récession.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,2% et 0,4%.
À Paris, l'indice CAC 40 perd 0,33% à 5.417,44 vers 11h17 GMT. À Francfort, le Dax grappille 0,04%, soutenu notamment par Thyssenkrupp (DE:TKAG), et à Londres, le FTSE cède 0,54%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,2%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,11% et le Stoxx 600 de 0,18%.
Le compte-rendu de la réunion de juillet de la Fed, publié mercredi après la clôture en Europe, a révélé de profondes divisions parmi les responsables de la politique monétaire américaine quant à l'opportunité d'abaisser les taux, tout en dégageant une certaine unité sur la nécessité d'éviter de laisser entendre qu'ils s'engageaient dans un cycle de baisse prédéterminé.
La Bourse de Milan reste bien orientée (+0,35%) alors que le président de la République italienne, Sergio Mattarella, attend dès ce jeudi des "signes concrets" sur la possibilité de former une nouvelle coalition gouvernementale et des "développements significatifs" d'ici au début de la semaine prochaine.
Au-delà des minutes de la BCE attendues à 11h30 GMT, les investisseurs attendent avec impatience le discours, vendredi, de Jerome Powell, le président de la Fed, lors du symposium économique de Jackson Hole.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
La chaîne de grands magasins Nordstrom (NYSE:JWN) grimpe de 9,7% dans les échanges avant-Bourse après avoir dégagé un bénéfice trimestriel supérieur aux attentes. Dans son sillage, Macy's et J.C. Penney prenaient respectivement 1,3% et 3,1% en après-Bourse.
Le secteur de la distribution pourrait donc à nouveau se distinguer après avoir connu mercredi sa meilleure performance en deux mois, soutenu par les résultats solides de Target (NYSE:TGT) et Lowe's qui ont rassuré le marché sur la consommation aux Etats-Unis.
VALEURS EN EUROPE
L'automobile reste en tête des hausses, suivi des banques, alors que le secteur technologique est en queue de peloton.
Aux valeurs individuelles, l'allemand Thyssenkrupp gagne 5,19%, parmi les plus fortes hausses du Stoxx 600, après avoir contesté auprès d'un tribunal européen le veto des autorités européennes de la concurrence au projet de coentreprise avec l'indien Tata Steel.
Sunrise Communications perd 5,7% après avoir a défendu son projet d'acquisition, pour 6,3 milliards de francs (5,8 milliards d'euros) dette incluse, d'UPC, la filiale helvétique de Liberty Global (NASDAQ:LBTYA). L'opérateur télécoms suisse
Osram s'octroie 1,27% à la Bourse de Francfort après avoir annoncé avoir dénoncé le moratoire conclu en juin dernier avec AMS interdisant à ce dernier de lancer une offre de rachat sur sa cible allemande, confirmant des informations de Reuters.
Sur le marché obligataire, les rendements ont progressé en Europe, sauf en Italie, après des indice PMI légèrement meilleurs que prévu, avec notamment une contraction moins forte qu'attendue de l'activité manufacturière.
Le rendement du Bund à 10 ans allemand évolue autour de -0,651% après avoir être tombé à un plus bas de -0,695%.
Son équivalent américain monte légèrement, à 1,592.
CHANGES
Le dollar est inchangé face à un panier de devises internationales après avoir brièvement accentué sa progression la veille en réaction au compte-rendu de la Fed, qui ne remet pas en cause le scénario de poursuite de la baisse des taux déjà intégré par le marché.
L'euro recule légèrement, autour de 1,1075 dollar, après être monté à 1,1112, son plus haut du jour, en réaction aux indices PMI légèrement meilleurs que prévu en août en Allemagne, en France et dans la zone euro..
La livre sterling cède du terrain face à l'euro et au dollar alors que Boris Johnson est reçu à l'Elysée, Emmanuel Macron ayant déclaré mercredi qu'il attendait des "clarifications" du Premier ministre britannique sur le Brexit.
Le yuan est tombé à son plus bas niveau depuis mars 2008 face au dollar, affecté par les inquiétudes sur le ralentissement de la croissance mondiale et sur l'intensification des tensions sur le commerce.
La Chine a dit jeudi espérer que les Etats-Unis mettent un terme à ses tarifs douaniers sur les produits en provenance de Pékin, annonçant, une nouvelle fois, que l'imposition de nouveaux droits de douane sur ses produits entraînerait des mesures de rétorsion.
PÉTROLE
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Les cours du pétrole sont en hausse, soutenus par la baisse des stocks de brut aux Etats-Unis et les réductions de production de l'Opep, mais les inquiétudes concernant l'économie mondiale continuent de peser: le contrat octobre sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) évolue autour de 55,98 dollars le baril (+0,55%) et le Brent prend 0,56% à 60,64 dollars. Les contrats de référence reculaient à l'ouverture en Europe.
(Édité par Laetitia Volga)