NEW YORK (Reuters) - Wall Street ne bouge guère à l'ouverture mercredi, les investisseurs attendant une nouvelle fois des indications plus précises sur le calendrier d'une hausse des taux d'intérêt aux Etats-Unis, le scénario d'un relèvement dès ce mois-ci ayant grandement été remis en cause par une série d'indicateurs mitigés.
Vers 13h40 GMT, l'indice Dow Jones cède 4,35 points, soit 0,02%, à 18.533,77. Le Standard & Poor's 500, plus large, est quasi-inchangé à 2.186,55 et le Nasdaq Composite prend 0,13% à 5.282,87.
Ce dernier inscrit ainsi un nouveau record en séance et les deux autres indices phares de Wall Street ne sont pas loin de leurs pics historiques atteints lors de la séance du 15 août.
Mardi, le président de la Réserve fédérale de San Francisco a dit qu'une hausse des taux d'intérêt était à présent justifiée car les Etats-Unis connaissent le plein emploi et l'inflation n'est plus guère éloignée de l'objectif d'un taux de 2% de la banque centrale américaine.
Ces propos viennent à la suite d'une série d'autres déclarations de responsables de la Fed qui vont toutes dans le sens d'un tour de vis monétaire.
Mais, ces derniers jours, avec notamment des créations d'emplois en août aux Etats-Unis inférieures aux attentes et un indice ISM des services au plus bas depuis plus de six ans, des statistiques semblent suggérer un ralentissement de la croissance américaine, ce qui pourrait conduire la Fed à temporiser encore.
De l'avis des analystes, sous réserve que la conjoncture économique ne se détériore pas trop, le marché actions tire parti d'un environnement de taux ultra-bas - c'est d'ailleurs son principal moteur de croissance depuis la crise financière de 2007-2009.
Deux heures avant la clôture de Wall Street, la Fed publiera son "Livre beige", un document qui fait le point sur la conjoncture récente et qui servira de base aux discussions lors de la prochaine réunion du comité de politique monétaire de la banque centrale, prévue les 20 et 21 septembre.
"Nous avons eu trois à quatre statistiques plutôt décevantes, donc cela va concentrer l'attention sur le Livre beige", a déclaré Art Hogan, directeur général de Wunderlich Equity Capital Markets.
Du côté des valeurs individuelles, le titre Chipotle Mexican Grill gagne près de 5%, figurant parmi les plus fortes hausses du S&P 500, après que Pershing Square (NYSE:SQ) Capital Management, le fonds alternatif de l'investisseur activiste William Ackman, a annoncé mardi avoir pris une participation de 9,9% dans la chaîne de restaurants, dont l'activité a été perturbée ces derniers mois par des alertes sanitaires liées à la découverte de foyers de bactéries E.coli.
Egalement parmi les 10 premières hausses du S&P 500 figurent les titres des grandes compagnies aériennes, dont Delta Air Lines (+6,1%), American Airlines (+4,7%), Southwest Airlines (+3,5%) et United Continental Holdings UAL.N> (+4,6%).
Delta a dit avant l'ouverture avoir réduit sa prévision de marge opérationnelle pour le troisième trimestre à la suite de la panne informatique géante qui l'a contrainte à annuler 2.300 vols sur une période de trois jours au début du mois d'août.
Mais cette révision à la baisse est moins marquée que prévu, ce qui explique vraisemblablement la bonne tenue de l'action.
(Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Véronique Tison)