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La Bourse de Paris tâtonne, surveille l'Ukraine et le Nasdaq

Publié le 10/05/2014 13:00
Mis à jour le 10/05/2014 13:30
La Bourse de Paris tâtonne, surveille l'Ukraine et le Nasdaq

La Bourse de Paris devrait tâtonner la semaine prochaine: l'absence de nombreux investisseurs favorise la volatilité du marché, d'autant que la crise ukrainienne et la fragilité du Nasdaq menacent de ternir la tendance haussière.

Au cours de la semaine écoulée, l'indice CAC 40 a réalisé une très modeste progression de 0,43% et terminé à 4.477,28 points. Ses gains depuis le 1er janvier s'élèvent à 4,22%.

La réunion de la Banque centrale européenne a éclipsé momentanément la volatilité observée cette semaine sur le marché parisien. En évoquant la possibilité d'une action de l'institution dès juin, son président Mario Draghi a nettement fait rebondir les indices jeudi.

En revanche, l'agenda de la semaine prochaine n'ouvre pas la voie à ce genre de rebondissements.

"Ca va être une semaine terne qui va offrir peu de catalyseurs à la hausse pour le marché. On va plutôt être sur des mouvements techniques, amplifiés par des volumes faibles synonymes de volatilité", car de nombreux investisseurs prennent des vacances en mai, explique Christopher Dembik, un analyste de Saxo Banque.

"Le marché devrait plus être sans direction que réellement volatil. (...) Mais je ne vois pas le CAC passer franchement au-dessus des 4.500 points la semaine prochaine", rebondit Pascale Seivy, responsable du conseil en investissement chez Pictet Banque Privée.

La cote parisienne n'arrive pas à dépasser durablement ce seuil symbolique. "On risque d'osciller autour de cette limite", prévient Pascale Seivy.

La probabilité grandissante que la BCE fasse fonctionner la planche à billets dès le mois prochain restera tout de même un soutien pour les marchés actions européens.

- Survalorisation du Nasdaq -

"On devrait voir des flux plutôt acheteurs après les déclarations de la BCE. Ils devraient bénéficier en première ligne aux valeurs cycliques comme les bancaires, l'automobile, les télécoms et les financières en général", annonce Pascale Seivy.

Pendant "les semaines légères, la cote bouge en fonction des fondamentaux des entreprises. (...) Les investisseurs vont aussi faire leur shopping en se basant sur ce qu'ils voient en rayon", ajoute-t-elle.

Le marché parisien reste pourtant menacé par deux écueils: le feuilleton ukrainien et la fragilité de certaines valeurs technologiques américaines.

En Ukraine, les séparatistes pro-Russes maintiennent leur référendum programmé dimanche sur l'indépendance de la "République" autoproclamée de Donetsk, contre l'avis de Vladimir Poutine. Le pays risque donc un nouveau démembrement à l'Est.

"Une chute en début de semaine n'est pas à exclure si ce scénario se reproduit. (...) L'Ukraine pourrait même être le déclencheur d'un retournement de tendance", au moment où les indices mondiaux montrent de très hauts niveaux de valorisation, estime Christopher Dembik.

La sur-valorisation du Nasdaq est également un autre problème à ses yeux. L'indice technologique de Wall Street a de nouveau montré des signes de faiblesse cette semaine, entraînant immédiatement les autres indices.

"Le Nasdaq peut faire décrocher les marchés, mais je ne crois pas à un retournement de tendance durable. (...) Les problèmes de sur-valorisation sont concentrés sur quelques valeurs comme les réseaux sociaux. L'éclatement de ces mini-bulles spéculatives est en fait plutôt sain", tempère Pascale Seivy.

La semaine ne sera pas pour autant dépourvue d'indicateurs, même s'ils sont de moindre importance. La zone euro attend notamment de connaître l'évolution de son produit intérieur brut (PIB) du premier trimestre et de sa production industrielle de mars. Les investisseurs regarderont aussi le baromètre du moral des affaires en Allemagne (ZEW).

Aux États-Unis, une salve de statistiques dessineront un panorama complet: inflation, ventes de détail et production industrielle du mois d'avril, activité industrielle des régions de New York et Philadelphie en mai, indicateurs immobiliers ou encore confiance des consommateurs.

"On ne s'attend pas à de grosses surprises, les statistiques américaines doivent s'améliorer car on sort de l'hiver", résume Pascale Seivy.

Enfin, la Chine délivrera une poignée d'indicateurs sur son activité, qui doivent confirmer le ralentissement de l'Empire du Milieu.

"Globalement, les indicateurs ne sont pas de nature à faire vraiment évoluer les indices. Mais les marchés sont tellement dans l'attente et les volumes sont faibles... Ils risquent de les surinterpréter", prévient Christopher Dembik.

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