FRANCFORT (Reuters) - Les banques de la zone euro ont assoupli leurs conditions d'octroi de crédits immobiliers au premier trimestre pour la première fois en près de deux ans mais la demande de prêts a continué de baisser dans un contexte de coûts d'emprunt élevés et de stagnation économique, montre une enquête de la Banque centrale européenne (BCE) publiée mardi.
Face à une inflation qui a culminé à deux chiffres, la BCE a progressivement porté ses taux directeurs à partir de juillet 2022 à des niveaux record, ce qui a entraîné une stagnation de la croissance du crédit bancaire dans les 20 pays partageant l'euro.
Depuis les responsables de la BCE ont laissé entendre que les taux directeurs baisseraient cette année, probablement dès le mois de juin.
Même si les banques commerciales se montrent désormais moins réticentes dans l'octroi de prêts, les ménages et les entreprises de leur côté ne se bousculent pas pour contracter de nouvelles dettes, selon l'enquête trimestrielle de la BCE sur la distribution du crédit bancaire.
Ces banques ont fait état d'une "baisse substantielle" de la demande de crédit de la part des entreprises et d'une "légère baisse" des prêts au logement.
"La hausse des taux d'intérêt, ainsi que la baisse des investissements fixes des entreprises et de la confiance des ménages, ont exercé une pression négative sur la demande de prêts", écrit la BCE.
Les taux d'intérêt fixés par les banques sur les nouveaux prêts immobiliers ont baissé dans l'anticipation d'une réduction des taux directeurs, ce qui devrait peser sur les bénéfices des établissements financiers.
"L'effet modérateur des décisions de la BCE en matière de taux directeurs attendus au cours des six prochains mois s'étend également sur la rentabilité globale des banques, avec une contribution modérément négative en matière de provisions et de dépréciations", note la BCE.
(Reportage Francesco Canepa; version française Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)