PARIS (Reuters) - Eurotunnel a annoncé dimanche avoir cédé à contre-coeur sa filiale MyFerryLink au danois DFDS, l'opérateur de tunnel sous la Manche ayant été contraint de procéder à cette vente suite à une décision de justice intervenue en début d'année.
Le prix de l'opération n'a pas été dévoilé.
Eurotunnel aurait préféré céder MyFerryLink, qui relie Calais à Douvres par voie maritime, à une coopérative de travailleurs, SCOP SeaFrance, plutôt qu'à DFDS.
Dans un communiqué, le groupe a ainsi dit "regretter que la SCOP SeaFrance n'a pas reçu le soutien nécessaire pour présenter une offre de reprise".
Le 9 janvier, la cour d'appel britannique chargée de la concurrence (competition appeal tribunal) avait confirmé la position de l'autorité de la concurrence britannique (competition and markets authority, CMA), jugeant que l'exploitation de la liaison Douvres-Calais par la filiale d'Eurotunnel représentait une distorsion de concurrence par abus de position dominante dans le transport transmanche.
MyFerryLink avait été lancée en 2012 avec les navires rachetés par Eurotunnel à SeaFrance dans le cadre de sa liquidation judiciaire.
En concurrence avec le train pour le fret et le trafic de passagers, MyFerryLink a pour rivaux directs l'opérateur danois DFDS et le britannique P&O Ferries.
Eurotunnel, à qui la justice avait donné six mois pour céder MyFerryLink, avait annoncé son intention de se défaire de la société le 28 mai, ce qui a propulsé dans la foulée le titre DFDS à un niveau record de 854 couronnes.
Depuis le début de l'année, l'action affiche un gain de 42%, après +35% en 2014 et +71% en 2013. Le titre Eurotunnel progresse pour sa part de quelque 23,% à ce stade de 2015, après +40% en 2014 et +31% en 2013.
(Andrew Callus, Benoit Van Overstraeten pour le service français)