par Pascale Denis
PARIS (Reuters) - L'Oréal a vu sa croissance organique se tasser au premier trimestre en raison d'un nouveau ralentissement de sa division de produits grand public mais a confirmé tabler sur une accélération de cette division dans le courant de l'année.
Le chiffre d'affaires du numéro un mondial des cosmétiques a atteint 6,44 milliards d'euros, signant une progression de 14,1% en données publiées, dopée par les effets de change très positifs de la baisse de l'euro.
A structure et taux de change constants, la croissance est ressortie à 4%, un chiffre légèrement supérieur aux 3,6% attendus en moyenne par les analystes, après 4,9% au dernier trimestre 2014.
Le PDG du groupe, Jean-Paul Agon, avait averti en février que le premier trimestre serait légèrement inférieur à la moyenne annuelle de 2015, la plupart des lancements intervenant au cours des trois premiers mois de l'année et leurs effets se faisant sentir au fil des trimestres suivants.
Il avait aussi affiché sa détermination à redresser la barre de la division de produits grand public (L'Oréal Paris, Garnier, Maybelline) dont les contre-performances aux Etats-Unis et en Chine ont plombé la croissance du groupe l'an dernier.
Cette division a vu sa croissance organique retomber à 1,7% au premier trimestre, après avoir redressé la barre (+3%) au dernier trimestre 2014 et limité sa croissance à 1,6% sur l'ensemble de l'année dernière.
"La division de produits grand public va accélérer. Les ventes finales sont supérieures à celles faites aux distributeurs et cela va bientôt se traduire dans nos chiffres", a déclaré Jean-Paul Agon lors d'une conférence téléphonique.
GUERRE DES PRIX
Il a reconnu que la guerre des prix qui sévit en France dans la grande distribution avait exercé des pressions à la baisse sur les fournisseurs et précisé ne pas voir, pour le moment, de signe d'amélioration du marché européen des produits grand public qui "recule légèrement en valeur".
Le groupe mise sur les lancements attendus notamment chez Garnier et L'Oréal Paris pour redresser la barre en Europe comme en Chine où il souffre de la concurrence des marques locales et d'une reconfiguration rapide des réseaux de distribution au profit du e-commerce et de "cosmetic stores".
Les produits de luxe (Lancôme, Saint Laurent, Armani ou Kiehl's) ont signé quant à eux une solide croissance organique de 7,5%, faisant mieux que les 6% des parfums et cosmétiques de LVMH (Dior, Guerlain, Givenchy).
La cosmétique active (La Roche (SIX:ROG) Posay, Vichy) qui avait déjà signé la meilleure croissance organique du groupe en 2014, se distingue une nouvelle fois avec une progression de 7,6%.
La cadence a fortement ralenti en Europe de l'Ouest (+1,3%), tandis qu'elle a fait mieux aux Etats-Unis (+2,4%) et s'est maintenue au-dessus de 7% dans les pays émergents.
Jean-Paul Agon a cependant averti qu'après un "bon" premier trimestre au Brésil avant un relèvement de taxes, les neuf prochains mois seraient "plus difficiles" compte-tenu de la crise économique qui frappe le pays et où L'Oréal vend principalement des produits grand public.
Il a confirmé s'attendre à ce que le groupe fasse mieux que le marché mondial des cosmétiques, attendu en croissance de 3,5% à 4,0% cette année.
(Edité par Matthias Blamont)