PARIS (Reuters) - Pierre Giacometti, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, a été mis en examen pour recel de favoritisme dans l'affaire dite des "sondages de l'Elysée", a-t-on appris mardi de source judiciaire.
Une information judiciaire pour favoritisme, détournement de fonds publics (dont détournement ou destruction d'archives publiques) vise des sondages et des prestations de communication commandés par l'Elysée sous Nicolas Sarkozy, de 2007 à 2012.
L'ancien patron d'Ipsos a facturé pour 2,56 millions d'euros de prestations de communication entre 2007 et 2012, selon l'association Anticor, à l'origine de l'enquête, ouverte à la suite de sa plainte avec constitution de partie civile.
En juillet dernier, Patrick Buisson, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, avait été mis en examen dans ce dossier pour recel de favoritisme, détournement de fonds publics par un particulier et abus de biens sociaux.
Six personnes, dont l'ancien ministre Claude Guéant et l'ex-secrétaire général de la présidence Xavier Musca, avaient par ailleurs été placées en garde à vue.
Anticor estime qu'une bonne partie des sondages commandés sans appel d'offres par la société de Patrick Buisson Publifact, entre 2007 et 2009, n'avaient pas d'intérêt public lié à la fonction présidentielle.
Sur la période 2010-2012, Anticor estime que certains sondages réalisés, après appels d'offres, ne relevaient pas non plus de la fonction présidentielle.
Sont également visés par leur plainte des contrats de prestations en communication passés entre 2007 et 2012 entre l'Elysée et les sociétés de Pierre Giacometti et de Patrick Buisson, tous deux conseillers et amis de Nicolas Sarkozy, soupçonnés d'avoir bénéficié de favoritisme.
(Nicolas Bertin, avec Gérard Bon, édité par Chine Labbé)