BERLIN (Reuters) - Affaiblir l'Alliance atlantique serait une erreur, juge le ministre allemand des Affaires étrangères, évoquant les propos tenus cette semaine par Emmanuel Macron dans une tribune publiée dimanche.
Dans un entretien accordé à The Economist paru jeudi, le chef de l'Etat français estime que l'Otan est en état de "mort cérébrale", ce qui lui a déjà valu une vive réaction de la part de la chancelière allemande Angela Merkel, avec laquelle il doit s'entretenir dans la soirée à Berlin.
Emmanuel Macron doute notamment de l'avenir de l'article 5, pierre angulaire de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord, qui prévoit une solidarité automatique en cas d’agression d'un des Etats membres.
"Ce serait une erreur que d'affaiblir l'Otan. Sans les États-Unis, ni l'Allemagne ni l'Europe ne seraient en mesure de se protéger efficacement. C'est pourquoi nous travaillons d'arrache-pied avec la France à la construction d'une Europe plus unie en matière de sécurité", écrit Heiko Maas, chef de la diplomatie allemande, dans une tribune publiée sur le site du magazine Der Spiegel.
"Oui, nous voulons une Europe forte et souveraine, mais nous en avons besoin dans le cadre d'une Otan forte, pas pour s'y substituer", poursuit-il, plaidant en outre pour la création d'un Conseil de sécurité européen dont la Grande-Bretagne ferait partie, qu'elle quitte l'Union ou non.
Heiko Maas dit coopérer étroitement sur ce point avec son homologue français Jean-Yves Le Drian et ajoute que l'Allemagne souhaite la soumettre à ses partenaires au second semestre 2020, lorsqu'elle occupera la présidence tournante de l'UE.
(Michael Nienaber, Jean-Philippe Lefief pour le service français)