PARIS (Reuters) - La plateforme de location de logements entre particuliers Airbnb, critiquée pour "concurrence déloyale" par les acteurs du tourisme, a confirmé mardi qu'elle allait instaurer une limite de 120 nuitées par an dans le centre de Paris.
"Airbnb, en tant qu’acteur responsable, a décidé de mettre en place la limite automatique de la durée annuelle de location des logements dans le centre de Paris pour favoriser un tourisme responsable et durable", dit l'entreprise dans un communiqué.
Cette mesure sera mise en oeuvre en janvier 2018 dans les arrondissements du centre parisien (1er au 4e), où la plateforme a constaté des "excès", et fait suite au succès d'initiatives similaires à Londres et Amsterdam.
"Nous savons que la limitation automatique du nombre de nuitées est un outil efficace, qui évite les abus et ce, sans aucun coût pour la collectivité", explique dans le communiqué le directeur d'Airbnb France, Emmanuel Marill, qui espère que les autres plateformes suivront.
Pour la mairie de Paris, l'annonce d'Airbnb est "curieuse" car elle devrait s'appliquer à l'intégralité des arrondissements parisiens.
"La loi prévoit que les plateformes sont tenues de retirer les annonces qui ne respectent pas la loi dans tout Paris", a dit à Reuters Ian Brossat, adjoint au logement à la mairie de Paris.
"On ne peut pas accepter qu'une plateforme n'applique la loi que dans les quatre premiers arrondissements de Paris, c'est une drôle de conception de la loi", ajoute-t-il.
Selon des chiffres fournis par l'entreprise, la plateforme américaine, créée en 2008 à San Francisco, a apporté 1,7 milliards d’euros à l’économie parisienne et contribué à soutenir 30.600 emplois en France.
A l'heure actuelle, un hôte loue en moyenne 33 nuitées par an à Paris.
Depuis octobre 2015, Airbnb a collecté 12 millions d’euros en taxe de séjour auprès de ses hôtes parisiens, au bénéfice de la ville de Paris.
(Arthur Connan, édité par Sophie Louet)