LE CAIRE (Reuters) - Deux policiers ont été blessés au Caire dans l'explosion d'une bombe, dimanche, et les forces de sécurité égyptiennes sont intervenues pour disperser de petites manifestations à l'occasion du quatrième anniversaire du déclenchement du soulèvement de 2011.
L'explosion visait des policiers en faction devant un club de sport du quartier d'Héliopolis, a-t-on déclaré de source proche des services de sécurité.
Dans la région de Baheira, dans le delta du Nil, deux activistes ont péri dans l'explosion de bombes qu'ils étaient en train de poser, a rapporté la télévision nationale égyptienne.
Des partisans du président déchu Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, se sont rassemblés dimanche matin près de la place Tahrir, haut lieu de la contestation qui précipita la chute du régime de Hosni Moubarak en février 2011. Les manifestants ont brandi des photos de Morsi, a constaté un journaliste de Reuters. Les forces de sécurité sont rapidement intervenues et les ont interpellés.
Les forces de sécurité ont par ailleurs tiré des gaz lacrymogènes pour disperser une petite manifestation place Ramsès au Caire, ont déclaré les autorités.
La tension est vive en Egypte, où une manifestante a été tuée par balles samedi au Caire près de la place Tahrir.
Vingt-deux véhicules blindés de l'armée ont pris position au Caire au niveau de cette place et les voies y menant ont été bouclées.
Les forces de sécurité se sont également déployées sur la place Rabaa, dans le nord-est de la capitale. C'est à cet endroit que les services de sécurité, intervenant pour mettre fin à un sit-in, avaient tué des centaines de partisans de Mohamed Morsi, en août 2013, un mois après le renversement de celui-ci à la suite de grandes manifestations.
Si les mesures de sécurité prises ont pratiquement porté un coup d'arrêt aux manifestations d'opposition, plusieurs rassemblements ont eu lieu cette semaine au Caire ainsi que dans la deuxième ville du pays, Alexandrie.
L'an dernier, au cours de l'anniversaire du soulèvement, plusieurs dizaines de manifestants avaient été tués.
Dans une allocution télévisée samedi soir, le président égyptien, Abdel Fattah al Sissi a salué le désir de changement manifesté par les Egyptiens voici quatre ans, mais a appelé à la patience pour atteindre l'ensemble des "objectifs de la révolution".
Sissi fut à la tête des services de renseignement militaires sous Hosni Moubarak, et les ONG de défense des droits de l'homme l'accusent de rétablir l'autoritarisme de mise sous l'ancien "raïs".
(Ali Abdelaty et Malak Ghobrial; Eric Faye pour le service français)