PARIS (Reuters) - La direction du parti Les Républicains (LR) a appelé lundi les candidats à la primaire de la droite à cantonner le débat à la confrontation des idées sans céder aux attaques personnelles.
Cette mise au point intervient au lendemain d'une violente charge de l'ancien Premier ministre François Fillon à l'encontre de Nicolas Sarkozy, lors de sa rentrée politique dans son fief de Sablé-sur-Sarthe (Sarthe).
"Nous souhaitons qu'un code de bonne conduite puisse se tenir et que nous soyons clairement sur le registre des idées et non pas sur le registre des personnes", a déclaré Valérie Debord, porte-parole de LR, à l'occasion d'un point presse.
"Le parti (...) sera garant de ce fait, que nous soyons sur le registre des idées et non pas sur le registre des attaques", a-t-elle poursuivi.
Dimanche, devant 3.000 personnes et 60 parlementaires, François Fillon a notamment fait allusion aux affaires judiciaires mettant en cause Nicolas Sarkozy, mis en examen dans le dossier du financement de sa campagne de 2012 et un trafic d'influence présumé.
"Ceux qui ne respectent pas les lois de la République ne devraient pas pouvoir se présenter devant les électeurs", a dit le député de Paris. "Il ne sert à rien de parler d'autorité quand on n'est pas soi-même irréprochable. Qui imagine un instant le général de Gaulle mis en examen ?"
Nicolas Sarkozy, qui dit vouloir s'inspirer du fondateur de la Ve République pour redresser la France, a imputé sur RTL la "nervosité" de son ancien Premier ministre aux sondages le plaçant en quatrième position pour la primaire de la droite pour l'élection présidentielle de 2017.
Le député de Paris arrive loin derrière Alain Juppé, l'ex-chef de l'Etat et Bruno Le Maire, dans les intentions de vote.
"Il a été un bon Premier ministre, je ne me donnerai pas le ridicule d'attaquer celui avec qui j'ai travaillé pendant cinq ans", a dit Nicolas Sarkozy.
"Je ne critiquerai pas mon ancien Premier ministre, mes ministres, parce que dans deux mois et demi il faudra bien qu'on se rassemble pour proposer à la France l'alternance qu'elle attend", a-t-il poursuivi, en évoquant la "nécessité absolue" de ne pas "se déchirer".
"Ce week-end, on a un peu l'impression que les hommes sont entrés en guerre", a déclaré sur Europe 1 Nathalie Kosciusko-Morizet qui, elle, peine à rassembler les parrainages nécessaires pour participer à la primaire.
La députée de l'Essonne a dit craindre que les échanges du week-end se résument pour les Français à "rien de très neuf sur les idées" et à "beaucoup d’agressivité et d'hostilité".
(Myriam Rivet, édité par Emmanuel Jarry)