par Francois Murphy
VIENNE (Reuters) - Les conservateurs de l'ÖVP emmenés par chancelier Sebastian Kurz ont enregistré un très large succès lors des élections législatives anticipées organisées dimanche en Autriche et dont le résultat ouvre la voie à une reconduction du jeune dirigeant à la tête du gouvernement.
La coalition formée par l'ÖVP et le FPÖ (extrême droite) a volé en éclats après la démission du vice-chancelier Heinz-Christian Strache, provoquée par la diffusion d'une vidéo, tournée en caméra cachée en 2017, dans laquelle on le voit proposer, en échange d'un soutien politique et financier, des contrats publics à une femme se disant la nièce d'un oligarque russe.
Crédité de 37,% des voix par le sondeur SORA, l'ÖVP sort indemne de ce scandale et affiche une progression de près de 5 points par rapport aux législatives de 2017, ce qui devrait lui permettre de négocier aisément la formation d'une nouvelle coalition gouvernementale.
Le FPÖ, au contraire, se situe autour de 16%, et accuse ainsi une baisse de près de dix points par rapport au dernier scrutin.
Avec 21,8% des suffrages, les sociaux-démocrates du SPÖ arrivent en deuxième position, tout en enregistrant un recul de près de quatre points. Les écologistes ont quant à eux réuni 14,1% des voix, devant les libéraux pro-européens de NEOS (8%).
Sebastian Kurz pourrait donc s'allier une nouvelle fois avec l'extrême droite, à moins qu'il ne se tourne vers les écologistes et les libéraux.
Une alliance avec les sociaux-démocrates semble peu probable, la direction du SPÖ ayant exclu cette hypothèse.
"La balle est désormais dans le camp de Sebastian Kurz", a déclaré Thimo Fiesel, le directeur de campagne des écologistes à la radiotélévision publique ORF. "Il y a toujours la possibilité pour eux de faire une alliance avec le FPÖ.
Sebastian Kurz avait déclaré avant le scrutin qu'il consulterait tous les autres partis s'il remportait les élections, mais on s'attend à ce qu'il privilégie la piste des écologistes et de NEOS ou celle du FPÖ.
Harald Vilimsky, le président de la formation d'extrême droite n'a pas exclu cette possibilité tout en déclarant que, de son point de vue, "il n'existait pas de mandat permettant de reconduire la précédente coalition.
Les observateurs de la vie politique autrichiennes pensent que les négociations seront longues si bien que le gouvernement provisoire, emmené par l'ancienne magistrate Brigitte Bierlein, pourrait se maintenir au moins jusqu'à Noël.
(François Murphy, Nicolas Delame pour le service français)