PARIS (Reuters) - Le maire (Les Républicains) de Troyes, François Baroin, n'a pas dit non mardi à une candidature à l'élection présidentielle, mais "dans des circonstances tout à fait exceptionnelles".
L'ancien protégé de Jacques Chirac, qui préside la puissante Association des maires de France (AMF), est considéré comme une "valeur refuge" par plusieurs responsables de LR pour porter les espoirs d'une droite décimée lors des prochaines échéances électorales.
"Le poste n'est pas ouvert, Emmanuel Macron est président de la République. Il sera ouvert en 2022, puis il sera peut-être ouvert en 2027, après il sera ouvert en 2032", a-t-il balayé, alors qu'on l'interrogeait sur ses intentions sur BFM TV et RMC.
Pressé de se dévoiler, exercice auquel il aime à se dérober, le maire de Troyes a finalement répondu qu'il songerait à se présenter "dans des circonstances tout à fait exceptionnelles, pour répondre positivement à une question de cette nature."
"Je n'y passe pas matin, midi et soir, ça c'est sûr", a-t-il toutefois nuancé.
"Ce qui m'intéresse c'est le débat, j'ai encore la passion de la politique, (...) j'adore porter ce combat des territoires", a-t-il poursuivi, alors qu'il devait recevoir Emmanuel Macron mardi après-midi dans le cadre du 102e Congrès des maires.
François Baroin s'inquiète du "piège" d'un duel annoncé entre Emmanuel Macron et la dirigeante d'extrême droite Marine Le Pen en 2022, scénario que le président de la République s'emploie à installer dans les esprits.
"La dualité entre Macron et Le Pen, entre le Front national et En Marche, l'accepter sans rien dire, les bras ballants, dans un silence assourdissant (...) c'est accepter l'alternance", a réaffirmé l'ancien ministre.
"On a perdu deux présidentielles. Tout est à recommencer. Comment imaginer parler de l'incarnation si on ne parle pas du fond?", a mis en garde François Baroin, alors que Valérie Pécresse et Xavier Bertrand ne masquent pas leurs ambitions pour 2022. "Il faut d'abord se rassembler, il faut ensuite travailler sur l'évolution du pays et essayer d'apporter des réponses, l'incarnation viendra (...) le moment venu."
(Sophie Louet, édité par Simon Carraud)