PARIS (Reuters) - Des affiches marquant le soutien d'Emmanuel Macron à la liste "Renaissance" aux élections européennes seront collées par des militants La République en marche à partir de ce week-end, a-t-on appris auprès du parti présidentiel.
"En Marche pour l'Europe ! Le 26 mai, je vote Renaissance", pourra-t-on lire, au côté d'un portrait souriant du chef de l'Etat sur fond de verdure, sur quelque 60.000 affiches appelées à fleurir sur les murs du pays.
Emmanuel Macron s'est personnellement engagé dans la campagne des européennes, pour lesquelles il a notamment fixé comme objectif de dépasser le Rassemblement national, alors que les sondages d'intentions de vote donnent la majorité au coude-à-coude avec le camp de Marine Le Pen.
Le chef de l'Etat pourrait donner d'autres signes de soutien à son camp d'ici au 26 mai, avec peut-être une interview, mais sa participation à un meeting n'est pas prévue pour l'instant, a dit à Reuters une source à LaRem.
Le parti présidentiel revendique quelque 10.000 événements (opérations de tractage, réunions, meetings) en vue des élections européennes pour lesquelles la tête de liste Nathalie Loiseau est appuyée sur le terrain par des personnalités et des membres du gouvernement.
Elle devait affronte mercredi soir son homologue du RN, Jordan Bardella, en débat sur BFM TV.
Une quinzaine de réunions publiques du parti présidentiel sont prévues cette semaine et un dernier grand meeting est programmé le 24 avril à Paris.
"Les choses vont se cristalliser au dernier moment. Il faut placer nos messages jusqu'au bout", a dit la source à LaRem.
"AU SECOURS DE SA TÊTE DE LISTE"
Dans les couloirs de l'Assemblée nationale mercredi, l'affiche présidentielle était considérée par l'opposition comme un désaveu pour Nathalie Loiseau, jugée peu charismatique par ses détracteurs.
Pour le député Rassemblement national Ludovic Pajot, "Emmanuel Macron vient au secours de sa tête de liste qui patine dans les sondages et dans sa campagne".
"C'est la conséquence du fait que personne ne voulait diriger cette liste", a considéré pour sa part l'élu centriste Charles de Courson. "Le président prend la tête de la liste. Il le paiera électoralement. La division est telle dans ce pays que beaucoup de gens iront voter contre et pas du tout pour."
"On a un président avec de vieilles recettes politiciennes qui s'inscrit dans les pas de Sarko [l'ex-président Nicolas Sarkozy-NDLR] et de tous les autres", a dit le député communiste Sébastien Jumel. "Ce n'est pas à la hauteur de la fonction, ce n'est pas ce qu'on attend d'un président."
Pieyre-Alexandre Anglade, porte-parole de la campagne de LaRem, a réfuté pour sa part tout changement de stratégie de la part d'un président qui s'est exprimé sur les européennes et qui apparaît dans la profession de foi de son camp.
"Le président de la République défend les intérêts du pays en Europe, il s'investit, il s'intéresse, il s'inquiète de l'avenir de l'Europe et c'est bien naturellement qu'il prend part à cette campagne", a-t-il dit.
Comme le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand en début de journée, Pieyre-Alexandre Anglade considère que "le procès qui est fait permanence à Nathalie Loiseau n'a pas lieu d'être".
"Elle est l'une des têtes de listes qui fait le plus campagne donc j'ai du mal à comprendre cette polémique permanente", a-t-il dit. "Elle fait une campagne de terrain partout en France."
(Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)