PARIS (Reuters) - Bernard Cazeneuve s'est présenté mardi, dans son discours de politique générale, en défenseur du modèle social français face à une droite accusée de vouloir le remettre en cause dans la perspective de l'élection présidentielle du printemps.
Le nouveau Premier ministre nommé il y a une semaine a obtenu la confiance de l'Assemblée par 305 voix contre 239.
Le groupe socialiste, écologiste et républicain (SER) a voté pour ainsi que le groupe des radicaux de gauche. Les groupes Les Républicains (LR) et UDI (centriste) ont voté contre.
Pour des raisons opposées, celui du Front de gauche a également voté contre.
"Bernard Cazeneuve est l'exécuteur testamentaire de M. Hollande", a dit son président, André Chassaigne.
Le Premier ministre a défendu devant les députés le bilan de la majorité et ciblé le programme du candidat de la droite, François Fillon.
"On peut réformer sans abîmer et on peut moderniser sans détruire", a dit l'ancien ministre de l'Intérieur, attaquant les projets de François Fillon visant à supprimer 500.000 postes de fonctionnaires et réformer l'assurance maladie.
"Proposer de supprimer des centaines de milliers de postes de fonctionnaires en quelques mois, c'est remettre tout simplement en cause la capacité de l'Etat à assumer ses missions les plus élémentaires", a-t-il souligné.
Bernard Cazeneuve s'est posé en chef d'un gouvernement qui "continuera sans relâche à se battre pour notre modèle social".
MISSION BRÈVE MAIS PLEINEMENT EXERCÉE
Nommé pour cinq mois seulement, ce qui lui a valu les railleries de l'opposition pour qui le nouveau locataire de Matignon ne pourra faire autre chose que gérer les affaires courantes, il s'est dit déterminé à "faire de chaque journée une journée utile à notre pays".
"Je sais que cette mission sera brève mais je veux l'exercer pleinement", a-t-il dit, insistant sur sa volonté de "protéger" les Français tout en "préparant l'avenir".
Son action sera d'autant plus limitée que le projet de loi de finances rectificative (PLFR) pour 2017 doit être voté d'ici la fin de l'année 2016.
"Je veux continuer à réformer pour continuer le redressement de notre pays", a-t-il dit, insistant notamment sur la lutte contre le chômage, en légère baisse sur l'année 2016.
Bernard Cazeneuve a vanté le bilan de quatre ans et demi de présidence de François Hollande, citant en particulier le redressement des comptes sociaux et la réduction du déficit public, le retour des créations d'emplois et les créations de postes notamment dans la sécurité.
Parmi les mesures citées par le successeur de Jean-Marc Ayrault et Manuel Valls figurent la prolongation "pour au moins un semestre en 2017" du "plan formation 500.000" et une prime de 360 euros pour 210.000 jeunes en apprentissage.
Au plan sécuritaire, l'ancien ministre de l'Intérieur a annoncé l'adoption, le 21 décembre en conseil des ministres, d'un projet de loi précisant l'usage des armes en France.
(Edité par Yves Clarisse)