Investing.com – Un rapport très attendu de l'ONU sur le climat a été publié aujourd'hui, avec des constats une fois de plus très alarmants. Les experts des Nations Unies sur le changement climatique ont en effet déclaré que la perte de contrôle sur le réchauffement de la planète était dangereusement proche et que les humains en étaient les seuls responsables.
En ce moment, les niveaux de gaz à effet de serre dans l'atmosphère sont suffisamment élevés pour alimenter des perturbations climatiques pendant des décennies, voire des siècles, selon l’ONU. Ainsi, les phénomènes climatiques comme les vagues de chaleur ou les ouragans s'aggraveront inévitablement.
"Code rouge pour l'humanité"
"Les sonneries d'alarme sont assourdissantes", a déclaré le secrétaire général de l’ONU dans un communiqué, estimant que ce rapport est à considérer comme un "code rouge pour l'humanité". "Ce rapport doit sonner le glas du charbon et des combustibles fossiles, avant qu'ils ne détruisent notre planète" a-t-il ajouté.
Ainsi, les experts tablent sur la conférence sur le climat COP26 qui se tiendra en Écosse avec un l’objectif de pousser les nations du monde à prendre des mesures climatiques plus ambitieuses.
Le rapport de l’ONU dresse le tableau le plus complet à ce jour de la façon dont le changement climatique modifie notre planète.
Selon le rapport, si des mesures immédiates, rapides et à grande échelle ne sont pas prises pour réduire les émissions, la température moyenne de la planète devrait franchir le seuil de réchauffement de 1,5 degré Celsius d'ici 20 ans.
Le rapport est un signal d’alarme pour des mesures immédiates
Le Premier ministre britannique a déclaré qu'il espérait que le rapport serait "un signal d'alarme pour que le monde prenne des mesures maintenant".
Le rapport indique que les émissions "causées sans équivoque par les activités humaines" ont déjà fait grimper la température moyenne de la planète de 1,1°C par rapport à la moyenne préindustrielle.
Pour référence, une augmentation de 1,5°C est le maximum que l'humanité puisse supporter sans subir des bouleversements économiques et sociaux de grande ampleur.
Le réchauffement de 1,1 °C déjà enregistré a suffi à déclencher des conditions météorologiques désastreuses. Cette année, les vagues de chaleur ont battu des records dans le monde entier. Les incendies de forêt balaient des villes entières aux États-Unis ou encore en Grèce.
Des changements climatiques irréversibles sont déjà en cours
Selon les experts, certains changements sont déjà "verrouillés". Il est "pratiquement certain" que la banquise du Groenland continuera à fondre et à faire monter le niveau de la mer pendant des siècles à mesure que les océans se réchaufferont.
"Nous sommes maintenant engagés dans certains aspects du changement climatique, dont certains sont irréversibles pour des centaines ou des milliers d'années", a déclaré un des experts. "Mais plus nous limitons le réchauffement, plus nous pouvons éviter ou ralentir ces changements".
Si les émissions sont réduites au cours de la prochaine décennie, les températures moyennes pourraient encore augmenter de 1,5 °C d'ici 2040 et peut-être de 1,6 °C d'ici 2060 avant de se stabiliser. Et si, au contraire, le monde continue sur sa trajectoire actuelle, la hausse pourrait atteindre 2,0 °C d'ici 2060 et 2,7 °C d'ici la fin du siècle.
Selon ces scénarios à fortes émissions, la Terre pourrait afficher des températures supérieures de 4,4 °C à la moyenne préindustrielle au cours des deux dernières décennies de ce siècle, avec des conséquences catastrophiques à attendre sur l'écologie et l'économie.