PARIS (Reuters) - La progression de la dette des entreprises en France est une source d'inquiétude pour la Banque centrale européenne (BCE) mais ne justifie pas un changement de sa politique de soutien à la croissance, a déclaré Benoît Coeuré, membre du directoire de l'institution, dans une interview diffusée jeudi.
Les groupes français profitent à plein des taux bas comme le montre la croissance des crédits bancaires aux entreprises, qui s'est établie selon la Banque de France à 5,4 % en septembre, un rythme deux fois supérieur à celui de la zone euro.
"On ne voit pas aujourd'hui, au niveau de la zone euro, de bulles financières. Il y a des petits signaux d'inquiétude, en France par exemple. La dette des entreprises progresse très vite, c'est quelque chose qu'on regarde", a dit Benoît Coeuré, interrogé par franceinfo.
"Mais il n'y a rien qui justifie que la BCE aujourd'hui retire son soutien à la croissance", a-t-il ajouté.
"On voit un peu partout des tendances à alléger la régulation bancaire à un moment où (...) les taux d'intérêt sont très bas. Tout ça, c'est une source de risque", a-t-il également déclaré lors de cette interview.
En France, Le Haut Conseil de stabilité financière, que préside le ministre des Finances, va publier d'ici à la fin de l'année un diagnostic précis de la situation et pourrait annoncer, si besoin, des mesures pour endiguer la croissance du crédit.
(Leigh Thomas avec Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)