PARIS (Reuters) - Des heurts entre la police et des hommes armés faisant supposément parti d'un cartel dans le nord du Mexique, ont fait 21 morts ce week-end, selon les autorités, alimentant la polémique lancée par le président américain Donald Trump sur le fait de considérer les membres de gangs comme des terroristes.
Le président Mexicain Andres Manuel Lopez Obrador, qui prône une approche moins violente pour mater les cartels, a rappelé qu'il n'accepterait aucune ingérence de l'étranger sur le sujet, tout en annonçant un doublement des efforts pour endiguer la violence dans le pays.
Le gouvernement de l'Etat de Coahuila, dans le nord du Mexique, a fait savoir que la police locale avait tué sept hommes armés tôt dimanche, un bilan qui s'ajoute aux dix morts liées à des échanges de tirs dans la petite ville de Villa Union, près de la frontière du Texas.
Quatre policiers ont aussi été tués et six autres blessés lors de ces affrontements qui ont surpris les habitants de la ville à la mi-journée samedi, suscitant une vague de critiques sur les réseaux sociaux quant à la stratégie adoptée par le gouvernement pour lutter contre le crime organisé.
Traversant la ville en pickups, lourdement armés, des hommes ont criblé de balles les bureaux du maire de Villa Union et ont combattu la police pendant une heure.
La plupart de ces hommes, qui sont supposément des membres d'un cartel du nord-est du pays, de l'Etat de Tamaulipas, ont été tués par la police locale après une course poursuite qui s'est engagée lorsque les hommes armés ont quitté la ville, selon le gouvernement de Coahuila.
Les évènements de Villa Union s'ajoutent à une série de défaillances dans la sécurité qui ont soulevé des questions sur la capacité du président Andres Manuel Lopez Obrador à endiguer la violence, comme il l'avait promis pendant sa campagne.
Le président américain Donald Trump a déclaré le 26 novembre qu'il souhaitait classer les cartels mexicains comme des groupes terroristes, des propos mal reçus par la classe politique mexicaine.
"Nous n'accepterons aucune ingérence. Nous sommes un pays souverain et libre", a déclaré dimanche le président mexicain, dans un discours, lors de l'anniversaire de son investiture dans le centre-ville de Mexico City.
Selon des médias locaux, cette désignation pourrait légitimer des interventions militaires clandestines américaines au Mexique.
(Dave Graham et Noe Torres, version française Caroline Pailliez)