PARIS (Reuters) - Le président de l'Assemblée nationale, François de Rugy, a pris jeudi la défense de deux députés La République en marche (LREM) critiqués pour avoir embauché les enfants de leurs collègues du Palais-Bourbon.
Pour le patron de l'Assemblée, lui-même membre de LREM, ces élus ne contournent pas la loi, qui interdit aux députés d'embaucher des membres de leurs familles.
Selon des sources parlementaires, confirmant des informations du site StreetPress, les députés Christophe Arend et Bertrand Sorre emploient les enfants de leurs collègues élus LREM, Nicole Trisse et Patrick Vignal.
Une pratique à l'origine d'un déferlement de blâmes sur les réseaux sociaux.
"Crime parfait de la moralisation de la vie politique : des députés LREM s'embauchent leurs enfants les uns les autres pour contourner leur loi", a par exemple écrit sur Twitter le socialiste Gérard Filoche.
Sur BFMTV jeudi, Patrick Vignal a invité chacun à "revenir sur Terre".
"Qu'est-ce c'est qu'un emploi familial ? C'est un parlementaire qui embauche un membre de sa famille. Ce n'est pas le cas", a déclaré le député LREM de l'Hérault.
"Ça veut dire quoi ? Que ma fille ne peut plus travailler à l'Assemblée nationale ? Ou alors elle doit travailler avec un élu du Front national, ou un élu LR ?", a ajouté Patrick Vignal. "Elle a fait deux masters, a une qualification et comme son père est député La République en marche, elle ne peut plus travailler ?"
François de Rugy estime lui aussi qu'il ne s'agit là en aucun cas d'un contournement des lois pour la confiance dans la vie politique votées cet été, qui interdisent l'emploi comme collaborateur de son propre conjoint ou de ses enfants.
"La question est simple : est-ce que ces deux personnes-là travaillent réellement ?", a-t-il déclaré sur franceinfo.
"Les personnes fournissent à ma connaissance des explications qui montrent que ça n'a rien à voir avec des emplois fictifs", a-t-il ajouté.
Les députés ont jusqu'au 15 décembre pour régulariser leur situation sur la question des emplois familiaux.
(Elizabeth Pineau, avec Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)