PARIS (Reuters) - Le ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, a reconnu mardi avoir dîné la semaine dernière avec l'ex-député Vert Denis Baupin, alors même que ce dernier était au coeur d'un procès au cours duquel ont resurgi de nombreuses accusations de harcèlement et agression sexuelle à son égard.
Denis Baupin, député écologiste de 2012 à 2017 et visé par des plaintes émanant de quatre de ses collègues, a vu l'affaire classée sans suite pour prescription en 2017, mais les témoignages l'accablant se sont multipliés la semaine dernière lors d'un procès en diffamation intenté par lui-même contre ses accusatrices et des médias.
Le Figaro a révélé lundi que François de Rugy avait convié son ancien collègue au sein du groupe écologiste à un dîner au ministère avec d'autres invités issus d'Europe-Ecologie-Les-Verts (EELV), un dîner que reconnaît mardi le ministre.
"Je ne savais pas que ce procès avait lieu", s'est expliqué François de Rugy sur Europe 1.
"Des deux côtés on m'a demandé de témoigner dans ce procès, j'ai toujours refusé de le faire. Je considère que ce procès était très malvenu, d'ailleurs c'était une très mauvaise idée", a-t-il ajouté. "La concordance de calendrier était très malvenue aussi".
Le procès a vu notamment les anciennes ministres Cécile Duflot, Dominique Voynet et l'actuelle compagne de Denis Baupin, Emmanuelle Cosse, défiler à la barre. L'ancienne secrétaire nationale des Verts Cécile Duflot a dit jeudi avoir été agressée par Denis Baupin en mai 2008, lors d'un congrès au Brésil, et a salué la libération de la parole des femmes.
Pour François de Rugy, "une enquête judiciaire très approfondie (...) a considéré que certains faits étaient prescrits et que ceux qui n'étaient pas prescrits ne justifiaient pas une poursuite judiciaire plus approfondie".
Le verdict du procès intenté par Denis Baupin devant le tribunal correctionnel de Paris, lors duquel le parquet a requis la relaxe, est attendu le 19 avril.
(Julie Carriat, édité par Yves Clarisse)