par Anna Ringstrom
STOCKHOLM/BRUXELLES (Reuters) - Des centaines de milliers ont manifesté vendredi à travers le monde pour exhorter les responsables politiques à prendre des mesures plus énergiques contre le dérèglement climatique, avec un accent particulier mis sur l'Europe alors que les vingt-huit Etats membres élisent leurs représentants au Parlement européen.
"Si l'UE décidait de combattre sérieusement la crise climatique, cela représenterait un changement global décisif", a lancé Greta Thunberg, l'égérie suédoise de cette mobilisation de la jeunesse.
"Et les élections européennes ne devraient logiquement porter que sur cette question. Mais ce n'est pas le cas. Pas du tout", a-t-elle ajouté devant des milliers de manifestants réunis sur une place du quartier des affaires de Stockholm.
D'après les informations centralisées à 22h00 GMT par le mouvement Fridays for Future, plus de 1,8 million de jeunes ont répondu à cette nouvelle grève pour le climat dans plus de 2.350 villes de 125 pays.
Le 15 mars, lors de la précédente grève mondiale de la jeunesse pour le climat, la participation avait été estimée à 1,5 million de jeunes manifestants.
A Paris, les slogans désormais traditionnels des manifestations pro-climat tels que "Je suis climat" ou "There is no Planet B" ont fleuri dans le cortège qui s'est élancé sous le soleil de l'Opéra vers la place de la République. Des "Macron démission" ont également retenti dans la foule.
A l'avant-veille des élections européennes, le communiste Ian Brossat, l'ex-socialiste Benoît Hamon et Manon Aubry, de La France insoumise, tous trois têtes de liste au scrutin de dimanche, se sont mêlés aux lycéens et collégiens.
"Ce n'est pas le climat qu'il faut changer, c'est le système", a dit cette dernière à la presse. "Si on veut 100% d'énergies renouvelables, cesser le libre-échange qui organise le grand déménagement du monde, alors il faut poser de nouvelles règles européennes sur la table."
A Bruxelles, ils étaient environ 7.500 à avoir déserté leurs salles de classe pour venir manifester. "Nous mettons la pression sur les gouvernements et nous voulons qu'ils agissent vite et tout de suite", a dit David Wicker, 14 ans, croisé dans le cortège.
Des rassemblements similaires se sont tenus en Inde, en Turquie, en Gambie avec, partout, ce même slogan "There's Is No Planet B" (il n'y a pas de planète de rechange).
En Australie, premier engagé ce vendredi avec la Nouvelle-Zélande, la manifestation de Melbourne était organisée par le mouvement de désobéissance civique Extinction Rebellion qui s'est fait connaître le mois dernier à Londres et commence à essaimer dans d'autres régions du globe.
A New York, des centaines de jeunes ont défilé de Columbus Circle jusqu'à Times Square (NYSE:SQ), exprimant leur soutien en faveur d'un "Green New Deal", qui vise à élaborer une stratégie de sortie des énergies fossiles en favorisant les investissements dans les infrastructures et les énergies renouvelables.
Un nouvel appel à la grève a été lancé pour le 20 septembre. Les jeunes activistes pour le climat espèrent que les adultes se joindront à eux.
(avec Simon Carraud et Elizabeth Pineau à Paris, Clément Rossignol à Bruxelles, Matthew Green à Londres et Charlotte Greenfield à Wellington; édité par Yves Clarisse et Henri-Pierre André)