PARIS (Reuters) - Des jeunes ont jeté vendredi des projectiles sur la façade de deux commissariats parisiens pour protester contre les violences policières subies la veille par un manifestant et ont pillé des magasins.
Ils ont visé les commissariats des Xe et XIXe arrondissements en proférant "des slogans hostiles", a-t-on dit de source policière.
La préfecture de police de Paris fait état d'"exactions importantes" et du pillage de "plusieurs magasins". Les manifestants ont été dispersés "sans heurt", précise-t-elle dans un communiqué.
L'un des auteurs présumés des dégradations a été interpellé dans le XIXe arrondissement.
Des images diffusées par des chaînes de télévision et sur internet montrent des jets de pierres et de mobilier urbain.
Le ministre de l'Intérieur a promis de remettre à la justice les auteurs des violences et de sanctionner les dérapages policiers.
"Les fauteurs de trouble qui s'en sont pris aux édifices publics et ont saccagé des commerces seront identifiés et remis à la justice", déclare Bernard Cazeneuve dans un communiqué.
Il estime qu'il ne faut faire "aucun amalgame (...) entre les lycéens qui exercent leur droit de manifester et quelques casseurs opportunistes" et qu'il ne faut pas réduire les policiers "au geste inacceptable commis par l'un d'entre eux".
La vidéo d'un policier frappant un lycéen parisien en marge des manifestations contre la réforme du Code du travail a conduit la préfecture de police et le parquet de Paris à ouvrir des enquêtes, toutes deux confiées à l'Inspection générale de la police.
Les policiers doivent être "irréprochables", a déclaré Bernard Cazeneuve lors d'un déplacement à Marseille vendredi. "Et ceux qui outrepassent leurs prérogatives doivent être sanctionnés avec la plus grande fermeté."
Le syndicat étudiant Unef a critiqué la "répression policière" et les lycéens de la Fidl ont fustigé "des agissements qui ne sont pas dignes des forces de l'ordre", tout en "condamn(ant) fortement et fermement les violences commises par des groupes cagoulés extérieurs aux lycées" qui "ne reflètent en rien la mobilisation des jeunes contre la loi Travail".
A Nantes, un jeune homme de 20 ans a été condamné vendredi en comparution immédiate à quatre mois de prison ferme et maintenu en détention, au lendemain des heurts qui ont émaillé la manifestation de lycéens et étudiants contre la loi Travail.
(Simon Carraud avec Guillaume Frouin à Nantes, édité par Sophie Louet)