PARIS (Reuters) - Une centaine de femmes, parmi lesquelles des écrivaines, des cinéastes et des journalistes, exhortent Emmanuel Macron à lancer un "plan d'urgence" contre les agressions sexuelles, dans une lettre ouverte publiée samedi.
Les signataires disent avoir été, "comme tant d'autres, harcelées, agressées ou violées" et avoir subi le "déni" de leurs entourages, "l'absence de prise au sérieux par les services de l'État" et, plus globalement, le manque de considération de la société.
"Décrétez un plan d'urgence. Maintenant", ajoutent-t-elle dans cette tribune publiée également par Journal du dimanche, sur fond de révélations en cascade déclenchées par l'affaire Harvey Weintstein, du nom d'un magnat d'Hollywood accusé de harcèlement et d'agression par des dizaines de femmes.
Ce phénomène a suscité un flot de témoignages de femmes harcelées ou violées, relayés notamment sur les réseaux sociaux où sont apparus les mots-clefs "#MeToo" (moi aussi) et "#balancetonporc".
Les personnalités qui ont signé la tribune, notamment les cinéastes Zabou Breitman, Agnès Jaoui, Florence Foresti et Alexandra Lamy ou l'écrivaine Marie Darrieussecq, réclament la mise en oeuvre de cinq mesures, dont le lancement d'une campagne nationale de prévention.
Elles demandent aussi le doublement des subventions aux associations spécialisées, la création au collège d'un "brevet de la non-violence" et l'instauration de formations obligatoires destinées aux professionnels en contact avec des femmes victimes ainsi qu'aux cadres et salariés des entreprises.
Le gouvernement a promis le mois dernier de présenter en 2018 un projet de loi contre les violences sexistes et sexuelles.
(Simon Carraud, édité par Jean-Philippe Lefief)