PARIS (Reuters) - Des associations de taxis appellent leurs adhérents à bloquer les accès de Paris tôt lundi matin pour dénoncer la concurrence des voitures avec chauffeurs Uber.
Trois cortèges sont prévus dès 05h00 au départ des aéroports de Roissy et d'Orly et, ainsi que de la Porte de Saint-Cloud. Ils convergeront en direction de la place Vauban, dans le 7e arrondissement de la capitale.
Des répercussions importantes sont prévisibles sur l'ensemble du secteur autoroutier de la région parisienne, indique la préfecture de police dans un communiqué.
Le tribunal de commerce de Paris a refusé vendredi d'interdire ce service controversé proposé par le géant du secteur, UberPOP.
Contestant cette décision, Taxis de France, le collectif des taxis parisiens (CTP) et l'Association française des Taxis (AFT) appellent "à réagir avec ferveur et fermeté à cette injustice".
"Venez nombreux défendre notre métier, l'heure est grave", a indiqué le président de Taxi de France, Ibrahim Sylla, dans un communiqué.
"Il s'agit dire non à l'injustice, non au travail illégal", indique pour sa part la fédération des taxis indépendants parisiens (FTI75) sur sa page Facebook.
Même si elle juge elle aussi que Uber est "un service illégal qui devrait être interdit", l'intersyndicale des taxis à l'origine de mouvements contre la concurrence de certains véhicules a choisi de ne pas se joindre au mouvement de lundi.
Elle regrette un manque de concertation de la part des associations et une impréparation, avec une date "qui n'aura aucun impact".
Le tribunal de commerce de Paris a rejeté la demande d'interdiction en urgence d'UberPOP, formulée par trois sociétés de voitures de tourisme avec chauffeur (VTC) concurrentes d'Uber.
Soutenues par plusieurs associations de taxis, les sociétés LeCab et GreenTomatoCars et Transdev Shuttle, deux filiales de Transdev, avaient assigné la branche française de la compagnie américaine, estimant que cette offre payante de transport entre particuliers violait le code des transports et constituait donc une "concurrence déloyale".
Le tribunal de commerce a jugé qu'il n'était pas de sa compétence de faire respecter la loi pénale, même si elle a pour conséquence une concurrence déloyale.
"Cette décision renvoie donc aux autorités répressives (procureur, juridictions pénales) la responsabilité de faire cesser la violation de l'article L.3124-13 du code des transports qui interdit de mettre en relation des clients et des conducteurs qui effectuent du transport de personnes de manière lucrative sans respecter le cadre légal des taxis ou des VTC", indique la société LeCab dans un communiqué.
(Gérard Bon)