ATHENES (Reuters) - Le candidat de la coalition gouvernementale grecque, l'ancien commissaire européen Stavros Dimas, n'a pas pu être élu mercredi lors du premier tour de l'élection présidentielle au parlement.
Stavros Dimas a obtenu 160 voix sur 300 à la Vouli, le parlement monocaméral, où cinq élus se sont abstenus et 135 ont voté contre lui, des résultats qui se situent dans la fourchette basse des estimations.
Pour être élu, il aurait fallu que le candidat du Premier ministre Antonis Samaras récolte au moins 200 voix. La présidentielle se tient sur trois tours ; au troisième tour, qui aura lieu le 29 décembre, le seuil sera abaissé, il ne faudra plus que 180 voix à un candidat pour être élu.
Au cas où aucun candidat ne serait élu le 29 décembre, le parlement serait automatiquement dissous et des élections législatives anticipées seraient organisées.
Le chef du gouvernement s'est dit optimiste sur les chances de voir un président élu au cours des deux prochains tours.
"Aujourd'hui, il s'agissait du premier des trois tours. Il nous en reste deux", a-t-il déclaré à la presse en sortant du parlement.
"Nous espérons qu'un président sera élu. Les conditions sont difficiles, les élus grecs sont conscients que le pays ne peut pas se permettre de péripéties."
Fotis Kouvelis, le dirigeant de la Gauche démocratique, dont les dix députés pourraient bien être déterminants lors des deux prochains tours, a considéré mercredi que le résultat du premier tour semblait "ouvrir la voie à de nouvelles élections (législatives)".
Si de nouvelles élections devaient se tenir, Syriza pourrait l'emporter, selon les instituts de sondage. Ce parti de gauche promet d'affranchir la Grèce du plan d'aide financière internationale qui lui a évité de s'effondrer sous le poids de sa dette, mais en contrepartie duquel la population subit depuis 2010 une cure d'austérité drastique.
Alors que les fonctions du président sont en Grèce essentiellement honorifiques, l'élection a pris une tournure dramatique la semaine dernière lorsqu'Antonis Samaras a décidé de jouer son va-tout en avançant de deux mois la date du scrutin, initialement prévu en février. En trois jours, la Bourse d'Athènes s'est effondrée de plus de 20% tandis que le rendement des obligations à 10 ans de la Grèce a bondi au-delà de 9%.
(Lefteris Papadimas, Renee Maltezou, George; Georgiopoulos, Angeliki Koutantou; Eric Faye, Bertrand Boucey et Agathe Machecourt pour le service français)