PARIS (Reuters) - L'enfouissement des déchets nucléaires est "la moins mauvaise solution", a déclaré jeudi Nicolas Hulot, qui a promis une longue "concertation" concernant le projet de site de stockage de Bure, dans la Meuse.
L'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs devrait demander officiellement mi-2019 la création d'un site à Bure, dont l'autorisation "n'interviendra pas avant 2022", a dit le ministre de la Transition énergétique et solidaire lors des questions au Sénat.
Il y aura d'ici là une enquête publique, un avis des collectivités concernées, un avis du Parlement, un autre de la commission nationale d'évaluation et une instruction conduite par l'autorité de sûreté nucléaire, a-t-il énuméré.
Nicolas Hulot a plaidé pour le respect des procédures et la "concertation" dans ce projet qui relève selon lui d'un "choix de société".
"C'est une question de choix de société, une question éthique et morale que celle de laisser des déchets enfouis, ou gérés autrement, à des générations futures dont nous ignorons tout", a déclaré celui qui fut militant écologiste et animateur de télévision avant de devenir ministre.
"La France a fait le choix de l'enfouissement en site géologique profond, avec d'importants travaux de recherche et de longues discussions. Pour être très sincère avec vous, cette solution n'est pas satisfaisante mais disons que c'est la moins mauvaise", a-t-il poursuivi, jugeant qu'"il n'y a pas de solution miracle à un problème aussi complexe".
D'un coût de l'ordre de 25 milliards d'euros, selon les dernières estimations, le projet Cigéo de Bure est destiné à l'enfouissement à 500 mètres de profondeur de déchets hautement radioactifs provenant pour l'essentiel de centrales nucléaires.
(Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)