PARIS (Reuters) - Faire un score supérieur à celui du Rassemblement national aux élections européennes : tel est l'objectif premier que se fixe Nathalie Loiseau, qui doit être désignée mardi à la tête de la liste La République en marche-Mouvement démocrate (LaRem-MoDem) pour le scrutin du 26 mai.
Dans un entretien publié lundi soir sur le site du Figaro, celle qui s'apprête à quitter le ministère des Affaires européennes dit vouloir combattre scepticisme et tentations nationalistes par "l'Europe des solutions" qu'elle appelle de ses voeux.
"Battre le RN serait la première victoire. Je ne peux pas continuer à vivre avec le RN premier parti de France au Parlement européen", déclare-t-elle, alors que le camp de Marine Le Pen, emmené par Jordan Bardella, est au coude-à-coude avec la liste LaRem-MoDem dans les sondages d'intention de vote.
"En cinq ans, ils n’ont participé à rien, ils ont fait le contraire à Bruxelles et Strasbourg de ce qu’ils ont dit à Paris. Ce sont des sortants encombrants, qui ont affaibli la France. Ils se sont servis, plus qu’ils n’ont servi les Français", dénonce Nathalie Loiseau.
La future ex-ministre se place dans les pas d'Emmanuel Macron, qui a récemment expliqué sa vision de l'Europe dans une lettre aux habitants des 28 pays de l'Union sur le thème de la "Renaissance", qui est aussi le nom de la liste du camp majoritaire en France qui sera présentée mardi lors d'une conférence de presse à Paris.
"Avec Emmanuel Macron, nous sommes pour une Europe des solutions. Selon les besoins, les réponses peuvent être différentes", explique Nathalie Loiseau, qui donne comme exemple la création d'un collège européen du renseignement et la taxation des géants du numérique.
FORMER "UN GROUPE INCONTOURNABLE"
Nathalie Loiseau confirme la place de numéro deux accordée à l'ancien ministre Pascal Canfin, qui a quitté lundi ses fonctions à la tête du WWF pour se lancer dans l'aventure, apportant une note "verte" à cette liste censée donner la parole à toutes les sensibilités de la majorité.
"Je suis très heureuse que Pascal soit numéro deux. On regarde dans la même direction", dit la candidate, qui dit vouloir mener une campagne "à l'écoute des Français", qui donnera lieu à "quelques gros meetings".
Interrogée sur les ambitions de son camp au Parlement de Strasbourg, Nathalie Loiseau dit vouloir former un groupe "incontournable" avec des partenaires tels que l’Alliance des libéraux et des démocrates pour l’Europe (Alde) mais pas seulement.
"Si nous nous y prenons bien, nous serons la délégation la plus importante de ceux qui sont véritablement déterminés à changer l’Europe", explique-t-elle. "Une grande partie de l’Alde viendra avec nous, et il y en a qui ne sont pas dans l’Alde qui viendront avec nous aussi. Les lignes vont bouger. L’ambition est d’être un groupe incontournable, de mettre fin à une cogestion entre la droite traditionnelle et la gauche traditionnelle qui a créé une paralysie."
(Elizabeth Pineau, édité par Pierre Sérisier)