PARIS (Reuters) - Le militant écologiste Pascal Canfin a justifié jeudi sa présence sur la liste de La République en marche (LaRem) pour les élections européennes du 26 mai prochain par un changement de position d'Emmanuel Macron sur l'environnement, notamment.
Ancien ministre au Développement sous François Hollande et ancien parlementaire Vert européen, Pascal Canfin a accepté d'être numéro deux sur la liste emmenée par la ministre des Affaires européennes Nathalie Loiseau après avoir refusé un poste de ministre offert par le président.
"J'ai déjà dit non deux fois à Emmanuel Macron dans le passé. Pourquoi nous avons discuté cette fois-ci, pourquoi j'ai dit oui ? D'abord parce que je ne suis pas candidat à une fonction nationale. Je suis candidat à une fonction européenne", a déclaré Pascal Canfin sur France Inter en précisant qu'on ne lui avait "pas demandé" de rejoindre La République en marche."
"Je ne suis pas candidat pour être ministre de ce gouvernement, je suis candidat sur une fonction européenne".
"Il y a une profonde modification du projet (...)", a ajouté l'ex-directeur général du Fonds mondial pour la nature (WWF) en France. "La réalité, c'est que, sur la partie éligible de la liste, il y a de nombreuses personnes (..) qui ont des compétences, des engagements, des convictions écologistes très fortes", a-t-il ajouté. "La liste Renaissance a un projet (...) environnemental crédible."
"A BRAS-LE-CORPS"
Emmanuel Macron "a changé" sur l'environnement, a martelé Pascal Canfin. "Je suis l'une des rares personnes à lui avoir dit non deux fois. Si je lui dit oui aujourd'hui, c'est parce qu'il a changé, il est en train de changer."
Il a évoqué le fait que le chef de l'Etat souhaitait une cogestion de la politique agricole commune (PAC) et de la politique de l'environnement, prônait un grand plan d'investissement avec une banque européenne pour le climat et voulait inciter la Banque centrale européenne (BCE) à "prendre cet enjeu à bras-le-corps".
A l'instar du négociateur européen chargé du Brexit Michel Barnier, Pascal Canfin a évoqué la recomposition des alliances au Parlement européen issu des élections du 26 mai, compte tenu des sondages qui semblent ne donner aucune majorité aux deux groupes qui co-gèrent l'institution, les sociaux-démocrates et le Parti populaire européen (PPE), qui regroupe un ensemble de partis de droite et de centre droit comme Les Républicains (LR) pour la France et la CDU d'Angela Merkel en Allemagne.
Michel Barnier avait estimé en février qu'une alliance du PPE avec les autres partis "classiques", hors extrême droite et extrême gauche, allait être une nécessité au sein du prochain Parlement européen.
Le groupe actuel qui regroupe les libéraux et les centristes au Parlement de Strasbourg, ALDE "sera renommé" avec l'arrivée des députés de LaRem à Strasbourg.
"Nous prenons un contrat de coalition et nous proposerons bien évidement aux Verts européens de rejoindre ce contrat de coalition", a déclaré Pascal Canfin en soulignant ne pas être en mesure de déterminer le périmètre de ce nouveau groupe central.
(Danielle Rouquié, édité par Yves Clarisse)