MARSEILLE (Reuters) - La chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence a autorisé l'extradition d'un ingénieur iranien de 41 ans vers les Etats-Unis, qui le soupçonnent d'importation illégale de matériel à des fins militaires pour le compte d'une société iranienne, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.
La cour d'appel a également rejeté mercredi, en raison du "risque de fuite", une nouvelle demande de mise en liberté de Jalal Rohollahnejad, la quatrième depuis son incarcération le 2 février après son interpellation à Nice à la descente d'un avion en provenance de Téhéran via Moscou, en vertu d'un mandat d'arrêt délivré par les Etats-Unis.
La justice américaine le soupçonne d'avoir violé plusieurs lois du pays, notamment d'avoir importé des systèmes de micro-ondes industriels de haute puissance susceptibles d'être transformés pour un usage militaire.
L'opération aurait été menée pour le compte d'une société iranienne proche des Gardiens de la révolution islamique, un mouvement inscrit sur la liste américaine des organisations terroristes.
"Nous n'accepterons pas l'extradition tant que nous sommes en mesure de la refuser", a affirmé à la Provence Jean-Yves Le Borgne, l'avocat de Jalal Rohollahnejad.
Lors de l'audience du 30 avril, l'avocat général n'avait relevé "aucun obstacle juridique" à la remise de l'ingénieur iranien à la justice américaine, s'appuyant sur le traité d'extradition signé en 1996 entre la France et les Etats-Unis.
Jalal Rohollahnejad est placé sous écrou extraditionnel et incarcéré à la prison de Luynes, près d'Aix-en-Provence. Son extradition doit être autorisée par un décret du Premier ministre, susceptible d'un recours devant le Conseil d'Etat.
(Jean-François Rosnoblet, édité par Yves Clarisse)