VIENNE (Reuters) - Les puissances impliquées dans le dossier syrien réunies samedi à Vienne ont esquissé une feuille de route vers un règlement politique du conflit sans toutefois aplanir leurs désaccords sur le sort de Bachar al Assad.
Cette nouvelle réunion des diplomaties mondiales a commencé par une minute de silence en hommage aux victimes des attentats de vendredi à Paris, qui ont fait au moins 129 morts et ont été revendiqués par l'organisation Etat islamique (EI).
Les pays réunis à Vienne se sont mis d'accord sur la nécessité d'oeuvrer à un cessez-le-feu en Syrie et se fixent comme objectif de parvenir à des élections dans un délai de deux ans.
Les discussions devaient servi principalement à identifier les composantes de l'opposition syrienne à intégrer au processus de règlement politique mais les attentats de Paris ont changé la donne et le débat a surtout porté sur la nécessité de vaincre l'EI militairement, ont rapporté des diplomates.
"J'ai le sentiment qu'il y a une reconnaissance grandissante de la nécessité de créer une coalition internationale efficace pour combattre l'Etat islamique", a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d'une conférence de presse conjointe avec le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, et l'émissaire de l'Onu pour la Syrie, Steffa de Mistura.
John Kerry a insisté sur le fait qu'un cessez-le-feu en Syrie ne concernerait pas l'EI.
Le communiqué publié à l'issue des discussions de samedi fixe en outre comme objectif de parvenir à des discussions formelles entre le gouvernement syrien et l'opposition d'ici au 1er janvier.
Un accord global dans ces discussions, dont une première session s'était tenue à Vienne le 30 octobre, bute cependant toujours sur des désaccords majeurs sur l'avenir politique du président syrien.
Les Occidentaux, la Turquie et des pays arabes sunnites, Arabie saoudite en tête, estiment que le départ de Bachar al Assad est indispensable. L'Iran et la Russie, ses deux principaux alliés, jugent pour leur part qu'il ne revient pas à la communauté internationale, mais aux Syriens, de se prononcer sur son sort.
Le communiqué publié samedi ne comporte pas d'avancée majeure comparé à celui diffusé il y a deux semaines. Les 17 pays réunis dans la capitale autrichienne avaient alors appelé à l'instauration d'un cessez-le-feu dans toute la Syrie, à la relance de négociations sous l'égide des Nations unies entre le gouvernement et l'opposition et à la tenue de nouvelles élections.
(François Murphy et David Brunnstrom; Patrick Vignal pour le service français)