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Valls au Japon, entre exercice économico-diplomatique bien rodé et découverte culturelle

Publié le 02/10/2015 08:32
Mis à jour le 02/10/2015 09:46
Manuel Valls à Chassieu près de Lyon, le 1er octobre 2015 (Photo Philippe Desmazes. AFP)
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Manuel Valls à Chassieu près de Lyon, le 1er octobre 2015 (Photo Philippe Desmazes. AFP)

Manuel Valls quitte la France de vendredi à mardi pour un voyage au Japon, où le classique - entretiens diplomatiques avec le son homologue Shinzo Abe, discours devant des colloques économiques et scientifiques, promotion de la France - voisinera avec une découverte de la culture nippone.

Bento à bord du Shinkansen, visite d'un temple zen, d'un musée du manga ou d'un sanctuaire shintoïste... A Kyoto puis à Tokyo, le chef du gouvernement, pour son tout premier séjour dans le pays, goûtera pendant près de trois jours au dépaysement japonais. Il sera accompagné de son épouse, la violoniste Anne Gravoin, qui connaît déjà l'archipel.

L'exécutif, qui juge que les relations bilatérales s'étaient "distendues" avant le retour de la gauche au pouvoir en 2012, veut renforcer ce lien.

Après François Hollande dans l'archipel en 2013, Shinzo Abe à Paris en 2014, Manuel Valls veut "assurer ce dialogue politique, c'est vraiment le premier enjeu de cette visite: remettre au bon niveau les relations entre la France et le Japon, entre la cinquième économie mondiale et la troisième".

Morosité économique en Europe ainsi qu'au Japon malgré les tentatives de relance des "Abenomics", tensions avec la Chine, décontamination de Fukushima et relance des centrales japonaises, discussions en vue d'un accord de libre-échange euro-japonais: les sujets de fond ne manquent pas.

Même si ce n'est pas exprimé, le voyage apparaît aussi comme un rééquilibrage face aux fréquents déplacements français en Chine (Valls en janvier, Hollande début novembre).

- Valls avec Macron lundi -

Le Japon, dépassé il y a cinq ans par la Chine au rang de deuxième économie mondiale, affiche une croissance médiocre, proche de celle de la France: son PIB a reculé de 0,1% en 2014 et la croissance devrait avoisiner 0,8% en 2015 selon le FMI, sur fond de recul démographique.

Dans un pays qui reste une vitrine technologique impressionnante, ce déplacement aura aussi un large volet consacré à la science et l'innovation.

A Kyoto, première étape de son voyage, après des visites culturelles samedi, le Premier ministre inaugurera dimanche avec M. Abe le STS Forum, qui se veut un "Davos de la science" avec plus de 1.500 scientifiques.

Il visitera ensuite avec son homologue japonais le Pavillon d'Argent, un temple bouddhiste qui rivalise en beauté avec le Pavillon d'Or, autre célèbre monument de l'ex-capitale impériale, avant de prendre le train pour Tokyo.

Lundi dans la capitale, Manuel Valls lancera notamment l'année franco-japonaise de l'innovation, un événement visant selon Matignon "à relancer la coopération dans le domaine de la science, des technologies, de l'innovation", dont une Nissan (TOKYO:7201) hybride, produit de l'alliance de Renault (PARIS:RENA) avec le constructeur japonais, sera le symbole.

Pour la troisième journée de son déplacement, M. Valls retrouvera le ministre de l'Economie Emmanuel Macron.

Outre le secrétaire d'Etat à la Recherche Thierry Mandon, la délégation comprend également une soixantaine de chefs et cadres dirigeants d'entreprises françaises (Airbus (PARIS:AIR), EDF (PARIS:EDF), Areva (PARIS:AREVA), Dassault Systèmes...)

Le Japon, qui reste le premier investisseur asiatique en France, devrait donc être le théâtre du rituel vallsien consistant à appeler à investir en France dans la langue du pays.

Même si des accords de coopération seront signés, "ce n'est pas un voyage de contrats", précise toutefois son entourage. "Pas de signatures mirobolantes, ça n'est pas du tout l'objet. L'objet c'est au contraire les partenariats, le travail de long terme, enraciner et approfondir cette relation".

Avec les patrons du nucléaire français, "l'accent sera probablement mis sur la sécurité nucléaire et le domaine de la non prolifération nucléaire", a indiqué jeudi à Tokyo un responsable du ministère japonais des Affaires étrangères.

Le Japon, client historique de l'atome français notamment en combustible, a relancé en août un premier réacteur à Sendai, sur l’île méridionale de Kyushu. Un autre redémarrage sur le même site est en préparation. Les 47 réacteurs nucléaires restants du pays sont actuellement à l'arrêt.

Autre important "pilier" des discussions: "la coopération sur l'Afrique", a précisé le responsable japonais. Il a évoqué la nécessité de "mobiliser les entreprises" des deux pays sur "ce continent à la croissance prometteuse", rappelant que la présence croissante de la Chine en Afrique avait déjà été évoquée entre Paris et Tokyo.

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