AIX-EN-PROVENCE (Reuters) - Coca-Cola a demandé mardi devant la justice la levée du piquet de grève qui entrave depuis mi-février les activités de son site des Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône), où 54 suppressions d'emplois sont prévues.
Le tribunal de grande instance d'Aix-en-Provence a mis mardi sa décision en délibéré au 8 mars.
"La CGT a décidé de prendre l'initiative du blocage des portes du site dans le but d'entraîner l'asphyxie de l'entreprise", a plaidé à l'audience Nicolas de Sevin, l'avocat du groupe qui a assigné devant la justice sept salariés de l'usine des Pennes-Mirabeau.
Le site de production situé à une vingtaine de kilomètres au nord de Marseille est l'un des six sites Coca-Cola touché par l'annonce de la suppression de 185 postes en France.
Un projet de licenciement et de restructuration qui n'est pas fondé sur les difficultés économiques du groupe, selon son avocat, mais sur la sauvegarde des activités et de la compétitivité de Coca-Cola sur un marché fortement concurrentiel marqué par une importante réduction des ventes depuis 2010.
L'avocate des salariés, Me Sophie Panaias, a rappelé la "croissance sans faille" du groupe avec un bénéfice net de 67 millions d'euros en 2016, "dont 49 millions de dividendes versés aux actionnaires", a-t-elle précisé.
"Coca-Cola reste le leader en parts de marché des soft drinks en France, loin devant son concurrent le plus direct, Orangina-Schweppes, qui n'a que 8% des parts", a-t-elle ajouté.
Les salariés ont réclamé à la cour la mise en place d'une médiation locale pour trouver une solution au conflit qui bloque la distribution des produits des trois lignes de production.
Coca-Cola a annoncé en février un chiffre d'affaires et un bénéfice trimestriels meilleurs que prévu, portés par ses ventes de thé, de café et de bouteilles d'eau vitaminée.
Le chiffre d'affaires est ressorti à 7,51 milliards de dollars (6,02 milliards d'euros), en baisse par rapport aux 9,41 milliards réalisés un an auparavant.
(Jean-François Rosnoblet, édité par Yves Clarisse)