PARIS (Reuters) - Après un long report, la période des soldes d'été s'est amorcée mercredi pour une durée de quatre semaines, sans grand optimisme de la part des commerçants, déjà durement éprouvés par l'épidémie de coronavirus et inquiets face à l'éventualité d'une seconde vague.
Les soldes, qui devaient débuter initialement le 24 juin, avaient été reportées par le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, à la demande des petits commerçants, fortement impactés par la crise, qui avaient besoin, selon lui, de reconstituer leur trésorerie.
Pour les grandes enseignes, la période n'est pas totalement propice aux achats, alors qu'une partie des Français sont déjà partis pour les vacances estivales.
"Les grands départs, c'est à partir du 14 juillet donc je dirais que le calendrier n'est pas très favorable", regrette Pierre Pelarrey, directeur général de Printemps Haussmann, qui anticipe une forte baisse de la fréquentation de l'établissement par rapport à la période des soldes de l'année dernière.
Il dit devoir miser sur l'appétit des consommateurs, plus aiguisé après trois mois de privation.
"Ce à quoi on assiste depuis la sortie du confinement, c'est que les clients qui viennent sont très acheteurs. Il y a à peu près un client sur deux qui vient et qui va acheter", dit-il.
La consommation des ménages avait fortement rebondi à la mi-mai à la sortie du confinement, après une chute de plus de 30% en avril par rapport à l'année précédente, pour revenir à un niveau légèrement en deçà de la situation d'avant-crise, selon le dernier point sur la conjoncture de l'Insee.
Cette progression se serait poursuivie en juin, selon les premières estimations.
Elle a également été portée par les nombreuses promotions qu'ont offert certains magasins à la sortie du confinement, des remises pouvant aller jusqu'à 70% du prix.
"Les gens sont restés sous pression pendant un long moment et ça continue d'ailleurs, ce n'est toujours pas fini", fait remarquer Karina Fomba, cliente du Printemps, qui travaille dans l'hôtellerie.
"Le shopping, ça reste un moyen comme un autre de déstresser, de se changer les idées, ça nous aide à passer cette période difficile qu'on vit en ce moment", a-t-elle ajouté.
Les commerçants seront toutefois attentifs aux mesures sanitaires, alors que la circulation du virus - qui a déjà fait plus de 30.000 morts dans le pays - continue d'augmenter en France. Emmanuel Macron a annoncé mardi que le port du masque serait rendu obligatoire dans les espaces publics clos, probablement à partir du 1er août.
"Personne ne sait comment les choses vont évoluer, mais on est optimiste. On espère que grâce à cette vigilance qui se poursuit, on pourra éviter les problèmes à venir", a dit Pierre Pelarrey.
(Yiming Woo, version française Caroline Pailliez, édité par Blandine Hénault)