PARIS (Reuters) - La France a émis à la mi-octobre des mandats d'arrêt internationaux contre trois hauts responsables des services de renseignement du régime syrien de Bachar al Assad, notamment pour complicité de crimes contre l'humanité, a déclaré lundi à Reuters l'avocate des plaignants, Me Clémence Bectarte, et une source judiciaire.
Il s'agit d'Ali Mamlouk, chef du bureau de la sécurité nationale et bras droit de Bachar al Assad, de Jamil Hassan, chef des services de renseignement de l'armée de l'air, qui administre les centres de détention du régime, et d'Abdel Salam Mahmoud, chef de la branche investigation de ces services, a précisé l'avocate, confirmant une information du Monde.
Une source judiciaire décrit ce dernier comme étant le directeur de la branche de Bab Touma du service de renseignement de l’armée de l’air.
Me Clémence Bectarte est l'avocate de la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) et de la famille de deux victimes présumées du régime de Bachar al Assad, Mazen et Patrick Abdelkader Dabbagh.
Ces deux franco-syriens, le père et le fils, ont été arrêtés par les services du régime syrien en novembre 2013 et sont depuis lors portés disparus. Leur acte de décès a été publié en août 2018 par le régime de Damas, précise-t-on de mêmes sources.
A la suite d'une plainte de membres de leur famille, le pôle crimes contre l'humanité, crimes et délits de guerre du parquet de Paris avait ouvert en octobre 2016 une information judiciaire pour disparitions forcées et tortures constitutives de crimes contre l'humanité et complicité de ces crimes.
Les mandats ont été émis par le magistrat instructeur pour complicité d'actes de tortures, complicité de disparitions forcées, complicité de crimes contre l'humanité, de crimes de guerre et de délits de guerre, précise une source judiciaire.
(Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)