PARIS (Reuters) - Une nouvelle note de l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA) publiée par Wikileaks avec trois médias européens confirme que les Etats-unis utilisent les toits de leurs ambassades pour "écouter" les dirigeants de pays alliés, rapporte Libération.
Cette note, citée par Libération, Mediapart et la Süddeutsche Zeitung, porte les trois lettres SCS pour "Special collection service", une unité commune à la NSA et à la CIA, spécialisée dans la surveillance clandestine.
Dans ce document, les dirigeants allemands sont notamment désignés comme des cibles. Il y est aussi question d'une conversation du 13 décembre 2011 entre un conseiller de la chancelière Angela Merkel, Nikolaus Meyer-Landrut, et un membre du premier cercle de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, Xavier Musca.
La note est également estampillée "FVEY" ("Five Eyes"), ce qui signifie qu'elle est aussi destinée aux services britanniques, canadiens, australiens et néo-zélandais, ajoute le journal.
Selon Libération, qui s'appuie également sur une note interne de la NSA publiée l'an dernier par Der Spiegel, les Etats-Unis disposent en Europe d'au moins 19 stations d'écoute secrète de type SCS, comme celles qui sont dissimulées sur le toit des ambassades américaines à Paris et Berlin, notamment à Athènes, Francfort, Genève, Madrid, Rome et Vienne.
Ces dernières semaines, Wikileaks a diffusé des notes démontrant notamment que la NSA avait écouté trois présidents français de 2006 à 2012.
Les autorités françaises n'en ont pas moins rejeté vendredi une demande d'asile du fondateur de Wikileaks, Julian Assange, recherché par la justice américaine et réfugié depuis juin 2012 à l'ambassade d'Equateur à Londres.
(Emmanuel Jarry)