PARIS (Reuters) - Reporters sans frontières (RSF) a annoncé mardi avoir saisi la Cour pénale internationale "concernant la perpétration de crimes de guerre commis par l’armée israélienne contre des journalistes palestiniens" depuis le début des manifestations de la "grande marche du retour" lancées le 30 mars.
A quelques heures de la réunion du Conseil de sécurité organisée au lendemain de violences meurtrières à la frontière de la bande de Gaza, RSF a "saisi la procureure de la CPI Fatou Bensouda d’une communication sur le fondement de l’article 15 du Statut de Rome", indique l'organisation dans un communiqué.
RSF évoque dans cette requête "les tirs directs de snipers de l’armée israélienne à l’encontre d’une vingtaine de journalistes palestiniens, sur le territoire de Gaza, dans le contexte des manifestations de la Marche du retour", ajoute-t-elle.
Pour le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire, "les autorités israéliennes ne pouvaient ignorer la présence, parmi les civils manifestants, de journalistes" et "ont manqué à leur élémentaire devoir de précaution et de distinction en visant à balles réelles ces personnes protégées".
Ces violations "délibérées et répétées du droit humanitaire international sont constitutifs de crimes de guerre", ajoute-t-il dans le communiqué.
Selon RSF, deux journalistes ont été visés lundi par des tirs alors qu’ils couvraient des manifestations à l’est de la ville de Gaza, deux autres ont été blessés par balle près de la ville de Khan Younes et un autre a été blessé par balle à la jambe gauche à l’est de Rafah.
Depuis le 30 mars, deux journalistes palestiniens ont par ailleurs été tués par des tirs à balle réelle de l’armée israélienne alors qu'ils étaient "clairement identifiés par un gilet ou un casque barré du mot 'Press'", rapporte l'organisation.
Au total lundi, près de 60 Palestiniens ont été tués et 2.700 blessés par des tirs de l'armée israélienne à la frontière avec la bande de Gaza, au jour du 70e anniversaire de la création de l'Etat d'Israël et de l'inauguration de l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem.
(Marine Pennetier, édité par Jean-Baptiste Vey)