PARIS (Reuters) - Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a défendu mardi la stratégie adoptée par Emmanuel Macron face à Donald Trump à l'heure où "la relation spéciale" entre les deux dirigeants est mise à l'épreuve par des divergences sur l'Iran et le conflit israélo-palestinien.
A la question de savoir si le président américain était "toujours l'ami d'Emmanuel Macron", Benjamin Griveaux a répondu sur BFM TV et RMC : "Quand vous êtes président de la République, vous n'êtes pas l'ami des dirigeants étrangers, vous êtes le partenaire, vous avez des alliances stratégiques".
"Vous le savez, la France est attachée à une chose, le multilatéralisme. Nous parlons donc à tout le monde nous disons les choses fermement et avec franchise, nous n'allons pas mâcher nos mots", a-t-il ajouté.
"Est-ce que nous cautionnons et est-ce que nous partageons les positions qui ont été prises (par l'administration américaine-NDLR)? La réponse est non".
Près d'un an après la décision de Donald Trump de quitter l'accord de Paris sur le climat, déclenchant une réaction immédiate d'Emmanuel Macron, la relation entre les deux dirigeants est de nouveau mise à l'épreuve par trois annonces américaines unilatérales.
Le locataire de la Maison blanche brandit la menace de taxes douanières américaines de 25% sur les importations européennes d'acier et de 10% sur celles d'aluminium ; il a également décidé de sortir de l'accord sur le programme nucléaire iranien conclu en 2015 et a inauguré lundi le transfert de l'ambassade américaine en Israël à Jérusalem.
Ce transfert, qui s'est accompagné de manifestations palestiniennes dans la bande de Gaza, réprimées par les autorités israéliennes, a donné lieu à des prises de position opposées entre Paris et Washington - l'un condamnant les violences des forces israéliennes et l'autre renvoyant la responsabilité sur le Hamas.
En France, la décision de Donald Trump sur l'Iran a été perçue par l'opposition politique comme un échec personnel pour Emmanuel Macron, qui a multiplié les gestes et les déclarations d'amitié à l'égard de son homologue.
La France insoumise a dénoncé un "suivisme", le Parti socialiste a déploré une "diplomatie de la séduction dont rien à ce jour n’a prouvé l’efficacité sur l’accord iranien, ni sur le commerce international ou sur le respect de l’accord de Paris sur le climat" quand les Républicains ont pointé "un échec".
(Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)