LOS ANGELES (Reuters) - Des réalisateurs et acteurs d'Hollywood ont exprimé leur mécontentement face à la décision de Sony d'annuler la sortie du film "The Interview" ("L'Interview qui tue" en français) parodiant le régime nord-coréen après la menace lancée par des pirates informatiques de mener une attaque d'envergure contre les studios américains.
Les acteurs Ben Stiller, Steve Carell, Rob Lowe ou encore le présentateur vedette Jimmy Kimmel et le réalisateur Judd Apatow, certains proches des comédiens Seth Rogen et James Franco à l'affiche du film, ont dénoncé le retrait décidé mercredi par Sony.
Le long métrage, mettant en scène deux agents de la CIA fomentant un complot en vue d'assassiner le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, devait sortir dans les salles américaines le 25 décembre.
Dans un message sur Twitter, Jimmy Kimmel juge que la décision de Sony est un "acte de lâcheté anti-américain qui valide les actes terroristes et instaure un précédent effrayant".
Pour Ben Stiller, l'annulation de la diffusion de "The Interview" constitue une "menace pour la liberté d'expression". Steve Carell, qui a joué dans plusieurs comédies aux côtés de Seth Rogen, a jugé qu'il s'agissait d'une "triste journée pour l'expression artistique". Steve Carell et Ben Stiller ont tous deux posté des photos de Charlie Chaplin parodiant Adolf Hitler dans le film "Le Dictateur" sorti en 1940.
Une source gouvernementale américaine a indiqué que les enquêteurs avaient établi que la Corée du Nord était derrière l'attaque informatique dont avait été victime Sony le 24 novembre. Washington pourrait annoncer prochainement que le gouvernement nord-coréen a orchestré cette attaque, précise-t-on de même source.
Les autorités de Pyongyang ont démenti être à l'origine du piratage mais des experts américains en sécurité informatique ont affirmé que la responsabilité des Nord-Coréens était un secret de Polichinelle.
Les pirates, qui ont réussi à s'introduire dans les systèmes et les serveurs de la société de Culver City, avaient mis en ligne de nombreux documents internes ainsi que des copies de plusieurs productions inédites.
Sony a précisé ne pas envisager une sortie du film, d'un budget de 44 millions de dollars, en DVD, en vidéo à la demande ou sur des plateformes de streaming comme l'ont demandé des spectateurs dans des messages sur les réseaux sociaux.
(Piya Sinha-Roy, Pierre Sérisier pour le service français, édité par Gilles Trequesser)