PARIS (Reuters) - Le président du Sénat, Gérard Larcher, dont le nom est cité parmi les éventuels candidats de substitution de la droite à l'élection présidentielle, a démenti vendredi des rumeurs selon lesquelles il s'apprêterait à "lâcher" François Fillon.
Mais la pression ne cesse de croître sur l'ex-Premier ministre, large vainqueur de la primaire à droite fragilisé par les soupçons d'emploi fictif pesant sur sa femme et deux de ses enfants, qui dénonce un complot et jure d'aller jusqu'au bout.
De nombreuses voix s'élèvent, publiquement ou en privé, au sein de son parti Les Républicains (LR) pour estimer qu'il n'est plus en mesure de se qualifier pour le second tour de l'élection présidentielle et qu'il devrait renoncer.
Gérard Larcher, qui préside aussi le comité exécutif de LR, a jusqu'ici affiché publiquement une solidarité sans faille avec François Fillon. Mais L'Obs écrit sur son site internet qu'il serait "sur le point" de le lâcher et de demander au candidat actuel de la droite de jeter l'éponge.
Des informations catégoriquement démenties sur son compte twitter par Gérard Larcher :
"Je tiens à démentir avec la plus grande fermeté les allégations extravagantes des médias", écrit-il. "Je confirme ce matin mon total soutien à François Fillon."
Le nom de Gérard Larcher a notamment été avancé vendredi sur BFM TV par l'ancienne ministre Christine Boutin, présidente du petit Parti chrétien-démocrate, soutien de François Fillon lors du second tour de la primaire de droite.
"DÉBRANCHER" FILLON
"François Fillon doit prendre la décision de se retirer et de se retirer très vite", a-t-elle dit en estimant que Gérard Larcher était le candidat idéal.
Le député LR Henri Guaino, lui-même candidat à la présidentielle, a pour sa part déclaré sur Radio Classique que le retrait de François Fillon "rendrait service à tout le monde (...) car il risque de mettre hors-jeu la droite".
"On ne peut pas le débrancher. Lui seul peut le faire", a cependant ajouté l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy. "S'il ne le fait pas, c'est la pression politique et psychologique qui conduira à son retrait."
Il a pour sa part écarté l'idée que le maire de Bordeaux, Alain Juppé, battu par François Fillon au second tour de la primaire de droite, puisse être un candidat de substitution.
En revanche, la députée européenne LR Rachida Dati, qui a la dent particulièrement dure contre François Fillon à qui elle reproche de ne pas avoir su rassembler son camp, n'en a pas moins estimé qu'il pouvait encore être candidat.
A condition, a déclaré sur BFM TV l'ancienne ministre de la Justice, de renouer le contact avec les militants et les élus de terrain et "de se débarrasser" de ses communicants. Elle lui a donné "une chance sur trois de s'en sortir".
"Aujourd'hui, François Fillon reste notre candidat", a-t-elle ajouté. "S'il y avait un plan B, tout le monde le saurait."
(Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)