PARIS (Reuters) - Le président du MoDem, François Bayrou, a pris dimanche la défense d'Emmanuel Macron, confronté à la crise politique la plus grave depuis le début de son quinquennat après la démission, le 3 octobre, du ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb.
Le remplacement de celui qui fut un soutien de la première heure du chef de l'Etat et d'autres membres du gouvernement est attendu dans les heures ou les jours qui viennent.
Mais le temps mis par le chef de l'Etat pour procéder à ce remaniement nourrit toutes sortes de rumeurs, notamment sur ses relations avec le Premier ministre, Edouard Philippe.
François Bayrou, dont le ralliement pendant la campagne présidentielle a été déterminant dans la victoire d'Emmanuel Macron en 2017 mais qui a émis depuis des réserves sur la méthode de l'exécutif, a donné cette fois raison au chef de l'Etat.
"Il a voulu prendre du temps pour remettre de l'ordre dans les esprits", a-t-il dit lors du Grand Jury LCI-RTL-Le Figaro. "Le président de la République a voulu (...) prendre le recul nécessaire pour que les choses se remettent dans l'ordre."
Le remaniement à venir comportera "un certain nombre d'ajustements, de réglages qui doivent être fait dans toute équipe", a-t-il poursuivi.
Quant au Premier ministre, il dit lui-même qu'il suit la ligne fixée par le chef de l'Etat, même s'il peut y avoir des différences de "sensibilité", a rappelé le président du MoDem.
L'éphémère garde des Sceaux des débuts du quinquennat - il a dû renoncer à rester au gouvernement à cause d'une enquête ouverte par la justice sur les assistants parlementaires du MoDem au Parlement européen - a assuré n'avoir pour sa part "aucune envie" de redevenir ministre.
François Bayrou a dit parler à Emmanuel Macron "pour ainsi dire presque tous les jours" et ne pas avoir décelé chez lui l'arrogance que lui reprochent ses détracteurs.
"A aucun moment je ne l'ai senti", a-t-il déclaré. "A aucun moment je ne l'ai vu et si je l'avais vu (...) je l'aurais dit et je le lui aurais dit."
François Bayrou s'est cependant déclaré certain que le chef de l'Etat devait de nouveau s'adresser aux Français. "Et je pense qu'il le fera", a-t-il ajouté.
Il s'est par ailleurs prononcé pour la constitution d'une liste unique par le parti d'Emmanuel Macron, La République en marche (LaRem), et le Modem, pour les élections européennes de mai 2019 : "Je pense que la logique, c'est une seule liste."
Il a cependant dit qu'il ne serait pas tête de liste.
(Emmanuel Jarry, avec Ingrid Melander, édité par Marc Joanny)