WASHINGTON (Reuters) - La Maison blanche a informé vendredi le Congrès qu'elle refuserait de participer aux prochaines audiences liées à la procédure de destitution de Donald Trump la semaine prochaine devant la commission des Affaires judiciaires de la Chambre des représentants.
Dans une lettre au président de la commission, Jerrold Nadler, le conseiller juridique de la Maison blanche Pat Cipollone qualifie l'enquête pour impeachment ouverte par les démocrates contre Donald Trump de "complètement infondée".
Il accuse également la présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, qui a demandé jeudi que soit formellement rédigé l'acte d'accusation contre Donald Trump, d'avoir accéléré la procédure "avant que votre commission ait entendu le moindre début de preuve".
Le président américain est soupçonné d'avoir fait pression sur l'Ukraine pour ses propres intérêts politiques mais la Maison blanche campe dans l'obstruction depuis que les démocrates ont décidé, en septembre, d'ouvrir une enquête pour "impeachment" sur cette affaire, soupçonnant un abus de pouvoir.
"Nous ne voyons pas de raison de participer parce que la procédure est injuste", a déclaré un haut responsable de l'administration Trump. "On ne nous a donné aucune occasion équitable de participer. La présidente (de la Chambre) a déjà annoncé le résultat à l'avance et ils ne nous donneront pas la possibilité d'appeler des témoins."
Dans sa lettre, Pat Cipollone déclare que les démocrates, majoritaires à la Chambre depuis janvier, ont "suffisamment gaspillé le temps des Américains avec cette comédie".
Selon lui, Donald Trump a de nouveau souhaité que son procès au Sénat, prochaine étape de la procédure en destitution, se déroule au plus vite, "pour que le pays puisse revenir aux affaires".
Pour que la procédure aboutisse à la destitution du président, il faudrait qu'une majorité qualifiée des deux tiers se prononce pour cette option au Sénat, où les républicains sont majoritaires, ce qui paraît très improbable.
(Steve Holland, version française Jean-Stéphane Brosse)