par Nidal al-Mughrabi et Dan Williams
JERUSALEM/GAZA (Reuters) - L'offre de cessez-le-feu dans la bande de Gaza présentée par l'Egypte a été acceptée mardi par Israël mais a suscité des réactions contrastées au sein du Hamas, un dirigeant du mouvement islamiste affirmant que le groupe n'avait pas encore pris sa décision tandis que des tirs de roquettes en provenance de l'enclave palestinienne se poursuivaient sur Israël.
Selon les termes de la proposition égyptienne annoncée par l'Egypte, un début de la "désescalade" était prévu à partir de 09h00 (06h00 GMT), les hostilités devant cesser dans les 12 heures.
Or, des salves de roquettes ont été tirées sur Israël après 09h00. La télévision israélienne a diffusé des images sur lesquelles on peut voit les batteries du système de défense antiaérienne "Dôme de fer" intercepter des projectiles au-dessus de la ville portuaire d'Ashdod.
Une roquette a atteint une usine, sans faire de blessés selon les services d'urgence israéliens.
Les sirènes d'alerte ont retenti dans d'autres secteurs du sud d'Israël.
L'Etat hébreu a pour sa part fait savoir qu'il avait suspendu ses frappes, qui ont fait 184 morts chez les Palestiniens selon les autorités médicales palestiniennes, mais qu'il se tenait prêt à répliquer si les tirs de roquettes devaient perdurer.
"Nous avons accepté la proposition égyptienne afin de laisser une chance de démilitariser la bande de Gaza -supprimer les missiles, les roquettes et les tunnels- par des voies diplomatiques", a dit à la presse le Premier ministre, Benjamin Netanyahu.
"Mais si le Hamas n'accepte pas le cessez-le-feu, comme ça semble être le cas, Israël aura toute la légitimité internationale pour intensifier l'opération militaire destinée à restaurer le calme", a-t-il ajouté.
De source politique, on affirme que son cabinet de sécurité a accepté l'offre égyptienne par six voix contre deux.
"GAGNER EN FÉROCITÉ"
Dans la matinée, les Brigades Ezzedine al Kassam -l'aile militaire du Hamas- ont rejeté la proposition de trêve et promis que les tirs sur le territoire israélien allaient "gagner en férocité et en intensité".
Mais un haut dirigeant du mouvement islamiste qui se trouvait au Caire, Moussa Abou Marzouk, a par la suite fait savoir via Facebook que le débat continuait en interne et qu'une position officielle n'avait pas encore été définie.
Un porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri, avait déclaré auparavant que le mouvement n'avait pas reçu le texte égyptien et avait ajouté, conformément à la position auquel le Hamas se tient, qu'il ne déposerait les armes que lorsque ses demandes auraient été acceptées.
Le groupe exige notamment que soit mis fin au blocus israélien contre Gaza et que l'Egypte allège les restrictions imposées au poste-frontière de Rafah depuis que les Frères musulmans ont été évincés du pouvoir il y a un an.
Dans un communiqué, la Ligue arabe s'est dite favorable à l'initiative égyptienne destinée, dit-elle, à "protéger les vies de personnes innocentes".
Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, qui a conclu en avril un accord de réconciliation avec le Hamas, est lui aussi partisan d'un cessez-le-feu, selon l'agence de presse Wafa, et a plaidé pour qu'il soit accepté.
Aux Etats-Unis, Barack Obama a également apporté son soutien à la proposition de médiation du Caire.
D'après un porte-parole de l'armée israélienne, Israël a bombardé 25 sites dans l'enclave palestinienne dans la nuit, avant 06h00 GMT.
Ces frappes ont tué un homme de 63 ans et une femme de 52 ans, selon les autorités médicales palestiniennes.
Trois roquettes tirées de la péninsule égyptienne du Sinaï ont par ailleurs fait quatre blessés parmi les habitants d'Eilat, dans le sud israélien.
Les services de sécurité de l'Etat hébreu disent soupçonner des mouvements islamistes du Sinaï hostiles aux efforts de paix du Caire.
(Avec Allyn Fisher-Ilan et Maayan Lubell à Jérusalem, Noah Browning à Gaza, Michael Georgy au Caire, Amena Bakr à Doha et Annika McGinnis à Washington; Simon Carraud pour le service français, édité par Danielle Rouquié)