PARIS (Reuters) - Le centriste Jean-Christophe Lagarde, réélu samedi à la présidence de l'UDI, a fustigé l'orientation prise par Les Républicains (LR), qu'il accuse de dériver vers l'extrême droite sous la direction de Laurent Wauquiez.
Alliés historiques, les deux partis ont rompu leur pacte après l'élection à la présidence de LR du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, en décembre, à l'issue d'une campagne menée sur une ligne franchement à droite.
"La droite est en train de renier sous l'impulsion de Laurent Wauquiez le gaullisme, le chiraquisme; elle est en train de trahir ses propres valeurs dans une dérive vers l'extrême droite dont elle adopte les mots", a déclaré Jean-Christophe Lagarde lors du congrès de son parti, à Paris.
En tentant de conquérir une partie de l'électorat du Front national, "Laurent Wauquiez est en train d'offrir la droite, ou en tout cas une partie de la droite, à Marion Maréchal-Le Pen", a poursuivi le député de Seine-Saint-Denis.
Près de sept Français sur dix (68%) jugent Marion Maréchal-Le Pen plus capable que sa tante, Marine Le Pen, de représenter le Front national à la présidentielle de 2022, selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting paru jeudi.
L'ex-maire de Drancy a pris en exemple l'appel de Marine Le Pen à voter en faveur d'un candidat LR lors d'une législative partielle à Mayotte, une initiative qui est selon lui appelée à se reproduire.
"Quand on a les mêmes idées, quand on professe les mêmes discours, on finit par se retrouver sur les mêmes listes électorales", a encore dit Jean-Christophe Lagarde, qui a offert au passage d'être un refuge pour "la droite de progrès".
Fondée en 2012 par Jean-Louis Borloo, l'UDI se cherche un avenir après la rupture avec son allié traditionnel et le départ de plusieurs de ses composantes, dont le Parti radical valoisien désormais réunifié avec son vis-à-vis de gauche.
La formation centriste n'appartient pas à la majorité mais se dit disposée à collaborer avec l'exécutif au coup par coup.
Président de l'UDI depuis 2014 et seul candidat à sa succession, Jean-Christophe Lagarde a été réélu pour trois ans avec 90,4% des suffrages exprimés par les adhérents et 9,6% de votes blancs, selon des chiffres communiqués lors du congrès.
(Simon Carraud, édité par Danielle Rouquié)