PARIS (Reuters) - Alain Juppé, qui fut ministre des Affaires étrangères de François Mitterrand et Nicolas Sarkozy, a salué vendredi "la capacité d'initiative" d'Emmanuel Macron sur les fronts diplomatiques, estimant qu'il n'hésitait pas à "mouiller sa chemise" à l'image du prédécesseur de François Hollande.
Le maire (Les Républicains) de Bordeaux, candidat malheureux à la primaire d'investiture présidentielle de la droite, s'est en outre félicité de la "crédibilité renouvelée" de la France sur le plan européen.
"Le style Macron n’est pas le style Hollande", a-t-il déclaré devant l'Association de la presse diplomatique.
"Il y a beaucoup plus d’éléments de continuité que de rupture. L’attachement à l’accord de Vienne de 2015 avec l’Iran, cette volonté aussi au Moyen-Orient de parler à tout le monde, de jouer les médiateurs", a-t-il ajouté.
Pour Alain Juppé, "il y a une capacité d’initiative plus forte qu’avant."
"Ça me rappelle un peu Sarkozy partant pour la Géorgie en 2008. C’est bien que le président mouille sa chemise et joue les médiateurs", a-t-il ajouté, citant la visite surprise du président français en Arabie saoudite pour tenter de faire baisser les tensions avec l'Iran.
"C’est une initiative qu’il a prise et ça va peut-être marcher", a jugé Alain Juppé.
Au Levant, l'ancien Premier ministre regrette toutefois l'aggiornamento sur la Syrie. "Je suis convaincu qu’il n’y aura pas d’accord avec Bachar al Assad".
Au chapitre européen, Alain Juppé aurait "peu de choses à changer" au discours d'Emmanuel Macron fin septembre à la Sorbonne où il a appelé à un second souffle dans la construction européenne.
"Les intentions sont là. (...) Ce qui a changé, c’est une forme de crédibilité renouvelée", a-t-il dit, évoquant les réformes engagées sous la présidence Macron et les économies réalisées pour respecter les critères budgétaires de Maastricht.
Le maire de Bordeaux a refusé de "se mêler" de l'élection à la présidence des Républicains, en décembre, mais son satisfecit envers Emmanuel Macron n'est pas sans résonance avec les violentes attaques dont il fait l'objet de la part du favori Laurent Wauquiez, opposé notamment au "juppéiste" Maël de Calan.
(Yves Clarisse, édité par Sophie Louet)