PARIS (Reuters) - La France ne s'interdit "rien" quant aux sanctions qu'elle pourrait être amenée à prendre contre les responsables de la mort de Jamal Khashoggi, et contre l'Arabie saoudite elle-même, a déclaré mercredi Jean-Yves Le Drian.
Invité de RTL, le ministre français des Affaires étrangères a réaffirmé que Paris attendait la conclusion des enquêtes, saoudienne et turque, sur le meurtre du journaliste saoudien pour se prononcer et que pour l'heure, "la vérité n'est pas au rendez-vous".
"Il importe que ce crime soit puni, que les auteurs soient identifiés, que la vérité soit faite. Et aujourd'hui, même si les autorités saoudiennes ont reconnu qu'il y avait un meurtre, le compte n'y est pas", a-t-il souligné.
"La vérité n'est pas au rendez-vous, il faut qu'elle soit au rendez-vous, il faut donc que les enquêtes se poursuivent."
"Nous serons très exigeants sur cette nécessité", a poursuivi Jean-Yves Le Drian.
"C'est en fonction de l'identification des coupables, de la transparence qui sera faite que nous prendrons les sanctions nécessaires, et nous ne nous interdisons rien sur ces sanctions", a souligné le ministre.
Il a estimé que l'Allemagne, qui a suspendu ses ventes d'armes à Ryad dans l'attente d'éclaircissements, avait agi "en anticipation par rapport à la réalité".
"Je pense qu'il faut attendre la fin de l'enquête pour désigner les coupables", a-t-il ajouté.
Le chef de la diplomatie a déploré "un petit peu d'irréalisme" dans les critiques contre les ventes d'armes françaises au royaume wahhabite.
"Quand on regarde la part de l'Arabie saoudite dans les ventes d'armes de la France, ça tourne autour de 7%, donc nous ne sommes pas dépendants de l'Arabie saoudite à cet égard".
(Sophie Louet)