BEYROUTH (Reuters) - L'armée syrienne a repris dimanche la totalité de la ville de Palmyre aux djihadistes de l'Etat islamique, infligeant un cinglant revers à l'EI qui s'en était emparé en mai dernier.
Dans un communiqué lu à la télévision syrienne, l'armée dit avoir porté "un coup mortel aux terroristes" et parle du "début de la fin" pour les islamistes.
La reconquête de Palmyre, ajoute l'état-major, démontre que l'armée régulière et ses alliés sont les seules forces en mesure de venir à bout du "terrorisme" en Syrie.
L'armée, avec l'appui des avions syriens et russes, va poursuivre son offensive contre l'EI, le Front al Nosra (branche syrienne d'Al Qaïda) "et d'autres groupes terroristes", ajoute le haut commandement.
Palmyre sera "une base de départ pour de nouvelles opérations militaires" dans les provinces de Rakka et de Daïr az Zour, bastions des islamistes plus à l'est, vers la frontière irakienne, poursuit l'armée dans son communiqué.
La télévision syrienne rapporte que des avions syriens et russes ont pris pour cibles les djihadistes qui fuyaient Palmyre vers l'est, détruisant des dizaines de véhicules.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) se fait plus nuancé, déclarant qu'il y avait toujours des tirs dans la partie orientale de la ville dimanche matin mais que l'essentiel des combattants de l'EI s'étaient retirés en direction de l'est.
Selon le directeur de l'OSDH, Rami Abdoulrahman, 400 djihadistes ont péri dans la bataille de Palmyre, la plus grande défaite à ses yeux pour cette organisation depuis qu'elle a proclamé en 2014 la mise en place d'un califat dans les zones de Syrie et d'Irak sous son contrôle.
De son côté, ajoute l'OSDH, le régime syrien a perdu 180 hommes dans l'opération de reconquête de Palmyre, ville qui compte un important site archéologique antique dont plusieurs édifices ont été dynamités par l'EI.
La prise de Palmyre intervient trois mois après la chute de la ville de Ramadi aux mains de l'armée irakienne, première victoire de taille du gouvernement de Bagdad face à l'EI depuis l'offensive éclair des djihadistes à la mi-2014.
L'EI a perdu du terrain dans d'autres secteurs, y compris Tikrit en Irak l'an dernier et la ville syrienne d'Al Chadadi en février. La reconquête d'Al Chadadi entrait dans le cadre des efforts pour couper les communications entre les deux grands centres du pouvoir de l'EI : Rakka en Syrie et Mossoul dans le nord de l'Irak.
(Dominic Evans, avec Kinda Makieh à Damas, Eric Faye et Guy Kerivel pour le service français)