BRATISLAVA (Reuters) - L'Union européenne (UE) et la Turquie ont amorcé samedi un réchauffement de leurs relations lors de la première réunion ministérielle depuis la tentative de coup d'Etat du 15 juillet, Ankara s'engageant notamment à continuer à appliquer l'accord sur les migrants.
Réunis à Bratislava, en Slovaquie, les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Huit et le ministre turc des Affaires européennes se sont efforcés d'apaiser les tensions nées des critiques européennes envers l'ampleur des purges qui ont suivi le putsch avorté en Turquie.
"Sur le plan politique, il faut un rapprochement, nous avons besoin de normaliser la situation", a déclaré à Reuters le chef de la diplomatie luxembourgeoise, Jean Asselborn.
"C'est la première fois que, depuis le coup d'Etat, nous nous parlons les uns ou autres, et pas les uns à propos des autres. Mais nous ne pouvons pas oublier l'état de droit. Tout le monde autour de la table a dit que s'ils (les Turcs) veulent normaliser la situation, ils doivent rétablir l'état de droit le plus vite possible", a-t-il ajouté.
Le ministre turc des Affaires européennes, Omer Celik, a une nouvelle fois critiqué la réaction des Européens après le coup d'Etat manqué, mais il a dans le même temps dit avoir noté un "très fort consensus pour renforcer la coopération entre la Turquie et l'UE".
Omer Celik a déclaré qu'Ankara continuerait à appliquer l'accord conclu avec l'UE pour contrôler les flux de migrants, que les dirigeants turcs ont menacé à plusieurs reprises de suspendre si Bruxelles ne tient pas d'ici octobre sa promesse d'exempter leurs ressortissants de visas.
Mais il a prévenu qu'il n'était "pas rationnel" de penser que la Turquie allait assouplir ses lois antiterroristes, comme les Européens le lui ont demandé, tout en n'excluant pas de le faire le jour où "il n'y aura plus de menace terroriste" et en se disant prêt à discuter de ce sujet avec le Conseil de l'Europe.
L'UE et la Turquie vont continuer à travailler sur la question de la libéralisation des visas, a assuré de son côté la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini.
(Gabriela Baczynska; Tangi Salaün pour le service français)