BORDEAUX (Reuters) - La baisse des exportations de vins de Bordeaux entamée en 2013 après une faible récolte et l'affaissement du marché chinois s'est poursuivie en 2014, indique mardi l'interprofession.
A la fin mois de juillet 2014, sur une année, les ventes à l'export se sont élevées à 2,17 millions d'hectolitres (-8%) pour un chiffre d'affaires de 1,81 milliard d'euros, soit 18% de moins que l'année précédente.
"Ces chiffres ne nous surprennent pas. Nous savions que la faiblesse de la récolte 2013, en baisse de 30%, ne permettrait pas de vendre des volumes non produits", a déclaré le président du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) Bernard Farges lors d'une conférence de presse.
Le CIVB précise que Bordeaux s'inscrit dans la tendance générale des expéditions de vins français et reste à l'export le premier vignoble d'appellation, avec 40% des volumes et 49% de la valeur des exportations. La tendance générale à la baisse n'a cependant pas affecté les blancs qui ont connu une progression des ventes à l'export de 12% en un an.
Bien qu'en forte baisse, le premier marché des vins de Bordeaux reste la Chine tant en volume (392.000 hectolitres soit une perte de 25%) qu'en valeur (240 millions d'euros, -26%).
"La Chine connaît un ralentissement économique et a réduit ses échanges commerciaux avec le reste du monde. Ensuite l'enquête anti-dumping initiée par les autorités chinoises sur les vins européens a créé un climat d'incertitude sur les marchés", a précisé le président de l'interprofession.
"Ce marché, qui est passé de 10.000 hl en 2005 à 392.000 hl aujourd'hui, soit une augmentation de 4.000%, a besoin de souffler", a-t-il dit, rappelant que Bordeaux représente en Chine 56% des vins français en valeur et 34% en volume.
Le marché européen (-3%) a mieux résisté que les pays tiers (-11%), à l'image de l'Allemagne, première destination du continent en volume qui n'a perdu que 3%, à 258.000 hectolitres, mais a connu une progression de +43% dans les blancs.
La Belgique, troisième marché mondial en volume, n'a perdu que 1% (240.000 hl) mais la baisse a été plus conséquente sur le chiffre d'affaires de 124 millions d'euros (-12%).
Le Royaume-Uni est resté le premier marché européen en valeur mais avec une forte érosion du chiffre d'affaires à 218 millions d'euros, soit une perte de 43%.
Sur le marché français, qui reste le plus important, 185 millions de bouteilles ont été vendues, soit une baisse de 4% pour un chiffre d'affaires quasiment stable de 907 millions d'euros (-1%).
(Claude Canellas, édité par Yves Clarisse)